■ Émile Zola, L’Œuvre, V Analysez le portrait d’un artiste aux prises avec sa création, de la frénésie énergique au fiasco.
Publié le 22/06/2024
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«
■ Émile Zola, L’Œuvre,
V Analysez le portrait d’un artiste aux prises avec sa création, de la
frénésie énergique au fiasco.
I.
Lignes 1-8: Un artiste énergique en pleine création
a.
Le romancier ancre son récit dans un cadre très réaliste, grâce aux
références spatiotemporelles des compléments circonstanciels : « durant
tout l’été », « rue Tourlaque», mais aussi grâce au lexique technique des
outils du peintre, observable à travers le champ lexical de l’art pictural : «
esquisse », « toile », « composition au carreau », « échelle », « brosses ».
b.
Zola emploie ici, dans ce portrait d’un simple peintre de son temps, la
tonalité épique, celle des batailles des romans de chevalerie, et qui est
destinée à provoquer, chez son lecteur, admiration ou effroi.
Cette tonalité
transparaît à travers l’utilisation que fait Zola des hyperboles : « grande
œuvre», «toile immense», «brosses énormes», «journées entières», «une
force musculaire à remuer des montagnes» et la métaphore du combat
guerrier: «il s’en- gagea [...] entre lui et sa toile immense, une première
bataille» réactivée par l’ad- verbe: «violemment».
c.
Claude n’apparaît pas complètement, dans ces lignes, comme
l’équivalent d’un grand guerrier digne des plus grandes épopées.
Zola
souligne ici et là sa propension à l’échec.
À ce titre, le connecteur « Mais
», inhabituellement placé en tête de phrase, souligne l’écart entre ce
modèle supposé et la réalité: des défauts moraux et des faiblesses se
laissent deviner («obstiné»), et le champ lexical de la maladresse mine la
description: «empêtré dans de continuelles erreurs», «déviation»,
«corriger».
D’emblée, la «fièvre», qui le pousse à peindre «violemment»,
apparaît comme une version négative de l’énergie romanesque.
II.
Lignes 8-14: La promesse d’un chef-d’œuvre
a.
Après avoir tissé en creux une image épique de Claude, Zola propose
pour ce portrait des images moins valorisantes, on sort de la tonalité
épique.
Il est tour à tour comparé à une personne sous l’influence de
l’alcool: «il chancelait comme un homme ivre» et à un enfant: «ainsi
qu’un enfant».
Dans les deux cas, il s’agit de souligner un état d’extrême
faiblesse, de fragilité, qui le rend dépendant d’un tiers, en l’occurrence son
épouse.
Il a consommé toute son énergie dans son travail artistique,
revenant harassé chez lui : « s’endormait », « foudroyé », «le couchât».
b.
Dans la phrase « De ce travail héroïque [...] des tons » Zola renoue
pour un temps avec la tonalité épique qui ouvrait le portrait, comme
l’attestent les hyperboles «héroïque», «magistrale», «génie»: ces trois
termes, très laudatifs, disent la supériorité de Claude en tant que peintre,
sa grandeur incontestée.
La répétition du mot « ébauche(s) » et
l’utilisation de la tournure démonstrative à valeur exclamative «une de ces
ébauches» semblent prendre le lecteur à témoin du talent de Claude,
comme pour l’inviter à admirer, à son tour, la «toile immense».
On n’en
peut douter, cette œuvre, dont le peintre semble accoucher dans la
souffrance, sera à la hauteur des efforts accomplis.
c.? Dans ce portrait du peintre à....
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