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 1. Sujet de dissertation n° 5 :Faire tomber les masques et révéler la vérité

Publié le 07/06/2022

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«  1.

Sujet de dissertation n° 5 :Faire tomber les masques et révéler la vérité Selon Marcel Arland, auteur d’une étude sur Marivaux, celui-ci « n’a de cesse qu’il n’ait contraint le masque à tomber et qu’il n’ait révélé, sous l’apparence, la vérité de l’homme.

» Vous commenterez cette citation dans un développement structuré.

Votre travail prendra appui sur Les Fausses Confidences, sur les textes et documents que vous avez étudiés dans le cadre du parcours « Théâtre et stratagème », ainsi que sur votre culture personnelle. Le masque n’est pas seulement cet objet qui dissimule le visage, le masque est tout ce qui cache la vérité : une apparence, un faux-semblant, un mensonge...

Il est tout ce qui est caché aux autres et tout ce que l’on se cache à soi-même.

Marcel Arland voit dans cette double dissimulation –à soi et à autrui– une des caractéristiques du théâtre de Marivaux.

Selon lui, les personnages de Marivaux portent un masque.

Faire tomber ce masque apparaît dès lors comme le seul moyen d’accéder à la vérité.

Le verbe « contraindre » que Marcel Arland utilise suggère toutefois que ce n’est pas une opération facile ; d’où l’utilisation de stratagèmes afin d’obliger les personnages à faire tomber leur masque et révéler la vérité de leurs sentiments.

Dès lors, écrit-il, Marivaux le dramaturge « n’a de cesse qu’il n’ait contraint le masque à tomber et qu’il n’ait révélé, sous l’apparence, la vérité de l’homme.

» Autrement dit, n’est-ce pas paradoxal que de recourir à la ruse pour atteindre à la vérité des êtres ? Araminte, dans Les Fausses Confidences, n’avoue aimer qu’au terme d’une longue manipulation, dont elle a été l’objet.

Peut-on dans ce cas parler de vérité ? Tout d’abord, nous étudierons la vérité destinée à être cachée, ensuite, nous découvrirons comment cette « vérité » se découvre progressivement à mesure que les personnages renoncent à mentir et à se mentir.

Et enfin, nous analyserons l’état d’âme pour accéder à une totale harmonie et transparence. Certes, chaque personne a des vérités à cacher et à dissimuler : la vérité de ses sentiments, chacun a la tendance de porter des différents masques afin de bien cacher certaine vérité aux autres et même parfois à lui-même. Tout d’abord, quelle vérité est à cacher ? Par exemple dans Les Fausses Confidences, la« vérité » qu’Araminte souhaite cachée est l’attirance qu’elle ressent pour Dorante, dès l’instant où elle l’aperçoit, Araminte se sent attirée par Dorante (I, 6) sans rien savoir de lui, ni son nom ni son âge ni les raisons de sa présence chez elle.

Elle trouve qu’il « a vraiment très bonne façon » et elle hésite même un instant à l’embaucher comme intendant, parce qu’il a trop « bonne mine » (I, 6).

Tout contribue à nier cette « surprise de l’amour », à la refouler et plus encore à l’admettre.

Chez Marivaux, la naissance de l’amour ne coïncide jamais avec sa prise de conscience.

Le personnage aime ainsi avant de le savoir et quand il se dit qu’il aime, il ne dit pas tout de suite à l’autre qu’il l’aime. En effet, le masque prend l’aspect de la forme des conventions sociales et les pressions que son entourage exerce sur elle.

Veuve, donc, selon les lois de l’époque, juridiquement majeure et libre de ses actes, Araminte n’a besoin d’aucune autorisation pour se remarier.

Même s’il lui faut résister à la pression de sa mère qui souhaite la marier au comte Dorimont, les obstacles qu’elle doit surmonter sont principalement en elle: quitter l’état « doux et tranquille » (II, 1) de son endormissement sentimental, son refus ou sa peur d’aimer à nouveau ; et, surtout, vaincre ses préjugés, faire taire son amourpropre.

Quand on est une riche femme du monde comme Araminte, comment aimer Dorante, ce petit bourgeois ruiné? Comme le lui fait remarquer Dubois: « S’il [Dorante] était dans une plus grande fortune, comme il n’y a rien à dire à ce qu’il est né, ce serait une autre affaire: mais il n’est riche qu’en mérite, et ce n’est pas assez » (II, 12).

Dorante est un petit bourgeois ruiné, Araminte est une riche femme du monde. L’épouser serait pour elle une mésalliance.

La logique voudrait qu’elle se marie avec le comte Dorimont, comme l’y pousse sa mère.

Son remariage la ferait rentrer dans le monde de l’aristocratie : ce serait une ascension sociale, et non une déchéance.

En plus, riche et indépendante, Araminte n’est d’ailleurs pas pressée de se remarier.

Elle retarde autant qu’elle peut son éventuelle union avec le Comte parce que sa « situation est si tranquille et si douce » d’après Dorante.

Le cheminement du sentiment amoureux se heurte à plusieurs obstacles.

Ils ne sont jamais extérieurs comme chez Molière où il s’agit de contourner l’opposition d’un père par exemple.

Rien de tel dans les comédies de Marivaux. Enfin, troublée par Dorante, Araminte s’invente des fausses excuses, d’honorables prétextes, de « masques » pour prendre puis conserver Dorante à son service.

Araminte ne se résout pas à le congédier: Ne pas aider des « honnêtes gens sans fortune, tandis qu’une infinité de gens de rien et sans mérite en ont une éclatante » (I, 8) lui semble une injustice.

Par compassion, afin de ne pas complètement le. »

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