PAVELIC Ante (1889-1959)
PAVELIC Ante (1889-1959)
Dirigeant politique croate.
Le poglavnik (de glava, « tête ») de la NDH (État indépendant de Croatie) en 1941-1945, originaire de Haute-Herzégovine, était avocat comme bien des notables croates. Adolescent, Ante Pavelic adhère à la fraction « frankovci », aile extrémiste du Parti croate du droit, dont l’idéologie s’inspire de celle de Josip Frank (1844-1911). Ce courant unit ainsi une idéologie extrémiste née à Zagreb et le rude activisme des montagnards herzégoviniens.
Après 1918, il prend contact avec les fascistes italiens, les hommes du gouvernement hongrois de Miklos Horthy et le VMRO (Organisation révolutionnaire intérieure) macédonien, tous mouvements opposés à la survie du nouveau royaume des Serbes, Croates et Slovènes. À la suite de l’attentat du 20 juin 1928 qui a vu, en plein Parlement de Belgrade, l’assassinat des principaux responsables du Parti paysan croate dont Stjepan Radic (1871-1928), son leader, le climat est favorable aux extrémistes et A. Pavelic, réfugié à Sienne en 1929 et financé par Mussolini, fonde son mouvement « oustacha » (révolté) en 1930. Son but est l’indépendance de la Croatie, qui ne comporterait que des Croates, au nombre desquels A. Pavelic compte les Musulmans slavophones, « fleur de la nation croate », mais dont il exclut les Serbes orthodoxes.
Commanditaire de l’attentat qui a tué Alexandre Ier de Yougoslavie (1888-1934) à Marseille en octobre 1934, il est proclamé poglavnik de la NDH le 10 avril 1941. Un nombre important (peut-être inférieur à 300 000) de personnes sont alors massacrées ; on retrouvera leurs corps soit dans les fosses naturelles comme dans les régions dinariques, soit dans des camps de concentration. Des dizaines de milliers de Serbes sont convertis de force au catholicisme et trois divisions croates sont envoyées sur le front de l’Est.
A. Pavelic s’enfuit de Zagreb le 6 mai 1945. Il se réfugie en Argentine, après avoir transité par des monastères en Autriche et à Rome, bénéficiant du soutien d’une filière ecclésiastique (réseau Ratlines). Il périt après un attentat dirigé contre lui à Madrid en 1959.
Pavelic, Ante (Bradina 1889-Madrid 1959) ; dirigeant croate [1941-1945].
Cet avocat de Zagreb milite très tôt dans des organisations défendant la spécificité croate au sein de l’Empire austro-hongrois. Catholique intransigeant, antisémite et anticommuniste, il se fait en outre l’ennemi du nouvel Etat yougoslave après 1919. Lorsque Alexandre Ier remet en cause l’équilibre des nationalités au sein de la Yougoslavie et met en place une dictature serbe en 1929, P. s’exile en Bulgarie où il met en place le parti des oustachis. Nationaliste et partisan de la violence, il lance une vague d’attentats qui aboutit en 1934 à l’assassinat du roi Alexandre à Marseille. Dès 1930, il reçoit l’appui de l’Italie fasciste qui accueille les conspirateurs et les terroristes oustachis. Lorsque la Yougoslavie s’écroule face à l’invasion allemande du printemps 1941, P. installe à Zagreb le gouvernement d’un royaume croate satellite de l’Allemagne et de l’Italie à laquelle il cède la Dalmatie. Préconisant l’élimination physique et systématique des minorités serbes de Croatie et de la Bosnie-Herzégovine qu’il annexe, il entreprend un génocide s’inspirant des thèses racistes nazies. Sa dictature s’écroule en 1945 devant l'Armée rouge et la résistance serbe et croate menée par Tito. En fuite, il se réfugie en Espagne où il meurt en 1959.
Bibliographie : « Aspects du fascisme européen », dans Revue d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, 66, avril 1967 ; E. Nolte, Les Mouvements fascistes. L’Europe de 1919 à 1945, 1969, p. 222 ; G. Castellan, Histoire des Balkans, 1991, p. 438; D.T. Batakovic, «Le génocide dans l'État indépendant croate, 1941-1945 », dans Hérodote, 67, oct.-déc. 1992, p. 70-80.
PAVELIC, Ante (Bradina, Herzégovine, 1889-Madrid, 1959). Homme politique yougoslave d'origine croate. Il collabora avec l'Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale. Député de Zagreb en 1927, il prit la tête du mouvement nationaliste croate contre la politique centralisatrice de la Serbie. Après avoir fondé le mouvement des Oustachis (« révoltés ») en 1929, il dut se réfugier à l'étranger d'où il organisa des actions terroristes, notamment l'assassinat à Marseille du roi de Yougoslavie, Alexandre Ier, le 9 octobre 1934, attentat qui coûta aussi la vie au ministre Louis Barthou. Après l'invasion de la Yougoslavie par la Wehrmacht, et la proclamation de l'indépendance de la Croatie (avril 1941), Pavelic et les Oustachis luttèrent aux côtés des Allemands contre les partisans de Tito, commettant de nombreux crimes. En 1945, Pavelic s'enfuit en Argentine puis s'installa en Espagne. Voir Antonescu (Ion), Collaboration, Horthy (Miklos), Vlassov (Andreï).