PAUL (SAINT)
Né à Tarse entre 5 et 15 apr. J.-C, et mort martyr à Rome en 67. Tout d'abord nommé Saul, Paul est un apôtre tardif du Christ dont il ne rejoignit le groupe qu'après la Pentecôte. Issu d'une famille juive orthodoxe de citoyenneté romaine, Saul était docteur (savant lettré) parmi les pharisiens. Tourmenteur des chrétiens, Saul fut illuminé sur le chemin Damas où il se rendait pour diriger les persécutions. La vision qu'il eut alors du Christ bouleversa totalement sa vie. Dès ce moment, il prit le nom de Paul et se fit le zélateur de celui qu'il combattait jusque-là. Paul sillonna l'Asie Mineure pendant quatorze ans, alla de Grèce à Rome, fondant des assemblées, organisant des communautés à qui il écrivit et qu'il instruisit en quatorze Épîtres qui sont les pièces essentielles du Nouveau Testament après les quatre Évangiles. Emprisonné à Rome, il y fut décapité sous le règne de Néron. Le nom de paulinisme a été donné à l'ensemble de la mission de l'apôtre Paul qui fut le véritable fondateur du christianisme qu'il rendit universel. À Paul sont généralement attribuées les 14 premières épîtres du Nouveau Testament. Les autres étant seulement rédigées en son nom par ses disciples. Dans ses écrits, il affirme qu'en Jésus-Christ est le salut offert par Dieu aux hommes qui l'accueillent.
PAUL saint. Né, peut-être, dans les dix premières années de notre ère à Tarse, petite ville de la Cilicie, mort, probablement, en 67 après J.-C., près de la route de Rome à Ostie. Apôtre, grand écrivain chrétien, l’un des plus puissants esprits qu’ait connus l’humanité, à la fois métaphysique et mystique, penseur et homme d’action, saint Paul a été l’une des personnalités qui déterminèrent le succès du christianisme dont les dogmes portent encore la trace profonde qu'il y a imprimée. Saul — c’était son nom juif — naquit dans une famille d’artisans aisés qui possédaient l’état juridique de « citoyens romains ». Après qu’il eut fait les études habituelles dans la communauté israélite de l’endroit, on l’envoya à Jérusalem pour les poursuivre à l’école des meilleurs docteurs de la loi, en particulier à celle du célèbre rabbin Gamaliel. Il ne devait pourtant pas résider dans la Ville sainte en l’an 30, au moment du drame de la Passion du Christ, en revanche, il y habitait certainement lorsque, en 36, le diacre Étienne fut lapidé. Non seulement Saul assistait à ce meurtre, mais — par haine de la nouvelle secte — il s’offrit pour surveiller les vêtements des meurtriers. Quelles furent les raisons qui provoquèrent la métamorphose de cette haine en une adhésion passionnée à la foi en Jésus-Christ ? Le livre des Actes des Apôtres et saint Paul lui-même rapportent dans quelles conditions — envoyé en mission à Damas, par les chefs des prêtres juifs, afin d’y rechercher et d’y faire arrêter les zélateurs du Christ — le jeune pharisien fut, à l’improviste, sur le chemin du désert, l’objet d’un phénomène mystérieux, manifestation prodigieuse de la puissance divine : jeté à terre, frappé de cécité, il se releva converti dans l’instant à Celui qui l’avait aimé au point de le frapper au cœur — 36 après J.-C. Après un séjour à Damas où, ayant recouvré la vue, il prit contact avec le petit noyau des partisans de la nouvelle foi, il se retira dans le désert (on ne sait pas exactement où) pendant plusieurs mois, afin d’affermir et d’approfondir, dans le silence et la solitude, les principaux points de sa croyance. De retour à Damas, violemment attaqué par les juifs fanatiques, il dut quitter la ville clandestinement, en se faisant descendre dans un grand panier le long des murailles d’enceinte, en 39. Il profita de cette occasion pour se rendre à Jérusalem et s’y mettre en relations avec les chefs de la nouvelle Eglise, saint Pierre et les autres apôtres, non sans difficultés, car dans la ville sainte le souvenir de son activité persécutrice était encore très vif. L’autorité de Barnabé, qui le connaissait depuis longtemps et lui était peut-être apparenté, l’accrédita auprès de la communauté chrétienne. Ensuite, il rentra dans sa cité natale — à Tarse — où il résida jusqu’au moment où Barnabé vint le chercher pour le conduire à Antioche, vers 43. Le futur missionnaire était alors sur le point de commencer à déployer son activité personnelle. A Antioche, ville cosmopolite où la communauté des disciples du Christ était nombreuse — c’est là qu’on leur avait donné, pour la première fois, le surnom de « chrétiens » —, il se prépara à répondre à cette vocation de propagateur de l’Evangile qui, désormais, devait être la sienne. Lorsqu’une famine frappa durement la Palestine, lui et Barnabé furent envoyés à Jérusalem pour porter à la communauté les secours fraternels de celle d’Antioche. En 46, ils entreprirent leur premier grand voyage missionnaire. A Chypre où ils obtinrent les premiers résultats de leur travail, Saul abandonna définitivement son nom hébreu pour adopter le « cognomen » latin de Paul, qu’il devait porter depuis l’enfance comme second nom. Cette « latinité » pouvait se montrer d’une grande utilité dans l’activité que l’apôtre se proposait de déployer dans les milieux païens. A partir de ce moment-là, en effet, sa vocation se fixait, conformément aux instructions que le Christ lui avait données pendant son extase. Il serait, désormais, celui qui devait apporter au monde, en majeure partie païen, la parole de vérité : l’Evangile. Grâce à lui, le message du Christ sortirait du cadre judaïque, palestinien, pour devenir universel. Au cours de ses prédications, partout où il existait une communauté juive, saint Paul aimait à se présenter à la synagogue, mais, presque toujours, cette prise de contact aboutissait à un échec; les Israélites qui adoptèrent l’Evangile par son intermédiaire furent très peu nombreux. Sa parole se révélait beaucoup plus efficace parmi les foules prosélytes ou de païens proprement dits, qui ne connaissaient rien de la religion monothéiste juive. Ce premier voyage, après Chypre, engloba quelques régions inconnues de l’Asie Mineure; Paul créa des centres chrétiens à Pergé en Pamphylie, à Antioche de Pisidie, à Lystré, Iconium et Derbé de Lycaonie. Le succès fut remarquable mais les difficultés ne manquèrent pas. A Lystré, Paul fut laissé pour mort par ceux qui le lapidaient mais il survécut. Entre son second et son troisième périple, l’Apôtre demeura quelque temps à Antioche — 49-50 après J.-C. — d’où il se rendit à Jérusalem pour le Concile des Apôtres. La question en cause était d’une gravité difficilement appréciable de nos jours; il ne s’agissait pas tellement de l’autorisation de donner le baptême aux païens, encore que certains judéo-chrétiens s’opposassent alors à cette initiative, que de savoir s’il fallait ou non rendre obligatoire la Loi mosaïque pour les païens convertis. L’opinion libérale, qui rejetait le poids des nombreuses pratiques judaïques, eut saint Paul pour principal défenseur; c’est pourquoi, d’ailleurs, il deviendra le profond commentateur de la valeur de la Loi, de son importance historique et de son crépuscule définitif au moment de la rédemption opérée par le Christ. Le second voyage missionnaire — 50-53 — comprit une visite aux communautés chrétiennes d’Anatolie, fondées quelques années auparavant, puis se poursuivit, en partie, dans la Galatie proprement dite, dans certaines localités de l’Asie proconsulaire, et s’étendit à la Macédoine et à l’Achaïe. L’évangélisation fut particulièrement sensible à Philippes, Thessalonique, Bérée et Corinthe. Athènes reçut également la visite de saint Paul qui y prononça le célèbre discours devant l’Aréopage dans lequel il se servit de certains éléments ou, tout au moins, de la terminologie de la philosophie stoïcienne; son succès, du point de vue missionnaire, fut plutôt restreint. Pendant son séjour à Corinthe où il rencontra le gouverneur de la province, Gallion, frère de Sénèque, saint Paul — semble-t-il — débuta dans la carrière d’écrivain en adressant une Epître aux Thessaloniciens destinée à éclairer les fidèles au sujet de la parousie et de la résurrection à la fin du monde. Le troisième voyage — 53-54-58 — commença par la visite des communautés d’Asie Mineure et s’étendit de nouveau à la Macédoine et à l’Achaïe où saint Paul s’arrêta trois mois, mais il choisit pour centre principal la grande ville d’Éphèse. Là, il demeura trois ans, travaillant avec une nombreuse équipe de collaborateurs jusque dans les villes voisines. Ce fut un apostolat extrêmement profitable, mais rempli de difficultés pour saint Paul, dont la principale fut le tumulte d’Ephèse provoque par Démétrius, porte-parole des nombreux commerçants qui vivaient de la vente des statuettes-souvenir d’Artémis. Saint Paul, se rapportant à un épisode antérieur, parle d’une lutte contre les fauves; il est presque certain que l’expression est métaphorique, mais bien des indices militent en faveur de l’hypothèse d’une simple incarcération qu’il dut subir à cette époque. C’est d’Ephèse que saint Paul écrivit la première des Epîtres aux Corinthiens dans laquelle apparaissent clairement les obstacles rencontres par le christianisme dans une société libertine et légère, telle que l’était celle des villes de l’isthme. C’est probablement dans la même ville qu’il faut placer la composition de l'Epître aux Galates et de l'Êpître aux Philippiens, tandis que la Seconde Epître aux Corinthiens fut rédigée peu après en Macédoine. De Corinthe, l’Apôtre expédia l’importante Epître aux Romains dans laquelle il traite à fond des relations entre la foi et les actes du point de vue du salut. Il entendait préparer ainsi sa prochaine arrivée dans la capitale de l’Empire. En réalité les événements ne se déroulèrent pas suivant ses prévisions. Saint Paul, s’étant rendu à Jérusalem pour remettre le montant d’une importante collecte à cette église pauvre, fut emprisonné par le chiliarque Lysias qui l’envoya au proconsul Félix, à Césarée; là, l’Apôtre passa deux nuits sous garde militaire, puis, tandis que son procès allait être jugé par le nouveau proconsul Festus, il en appela, en qualité de citoyen romain, au tribunal de César. On dut l’embarquer sous bonne escorte pour Rome, où les tribunaux de l’empereur Néron décideraient de son sort. Ce voyage sur mer fut d’ailleurs fécond en épisodes pittoresques, naufrage et sauvetage miraculeux au cours duquel le prestige de l’Apôtre en imposa jusqu’à ses gardiens — hiver 60-61. De 61 à 63, saint Paul vécut à Rome, moitié en prison, moitié en une espèce de liberté sous condition et surveillée dans une maison privée. Pendant cette première captivité romaine, il écrivit au moins trois de ses Epîtres, celle aux Ephésiens, aux Colossiens, à Philémon. Mis en liberté, car les tribunaux impériaux n’avaient retenu aucune accusation valable contre lui, il reprit son ministère, mais à partir de ce moment-là, l’histoire n’est plus aussi précise. Il nous manque, pour cette période, le précieux auxiliaire d’un document fondamental, c’est-à-dire des Actes des Apôtres qui s’interrompent à son arrivée à Rome. Saint Paul se rendit en Crète, en Illyrie et en Achaïe, selon toutes probabilités, également en Espagne; de cette époque datent deux Epîtres, la première de celles à Timothée, celle à Tite; très vraisemblablement celle aux Hébreux fut également composée à ce moment-là; on perçoit en ces dernières une intense activité visant à l’organisation des églises. C’est probablement à la suite d’une dénonciation que, tandis qu’il se trouvait à Troas, saint Paul fut de nouveau arrêté en 66. De Rome, il écrivit la plus émouvante de ses Epîtres, la secondes Timothée, dans laquelle il exprimait son unique désir, souffrir pour le Christ et, avec Lui, donner sa vie pour l’Eglise. Enfermé dans un horrible cachot, il vécut les derniers mois de son existence à la seule lumière de cette espérance surnaturelle. Du point de vue humain, il se sentit abandonné de tous. Dans des circonstances qui sont demeurées obscures, il fut — selon la tradition — condamné à mort, et, comme il était citoyen romain, décapité à l’épée. Cela se passa probablement en 76 après J.-C., non loin de la route qui mène à Ostie. Selon une tradition recevable, l’abbaye des Trois-Fontaines occuperait précisément le lieu de la décapitation. On a parfois gonflé l’œuvre de saint Paul, certains l’ont considéré comme le véritable fondateur du christianisme; d’autres, en revanche, l’ont accusé d’être le premier « déformateur » du message du Christ, ce sont là des jugements hâtifs. Il est certain que son activité fut plus grande et plus étendue que celle des autres Apôtres, et que ses épîtres, plus que celles de ses amis, agirent sur le développement doctrinal et théologique du christianisme. Toutefois, la véritable gloire de saint Paul, celle dont il se montrait fier, à juste titre, est celle d’avoir été le fidèle interprète et le propagateur infatigable du message de Jésus. C’est à lui, sans aucun doute, plus qu’à tout autre, que l’on doit la nette et opportune séparation entre christianisme et judaïsme. Mais il serait exagéré de prétendre que cette différenciation ait été obtenue par la création d ’un système religieux spécial, soi-disant élaboré sous l’influence de la philosophie grecque, du syncrétisme culturel ou des nombreuses religions non révélées.
♦ « Il enterre la synagogue avec honneur. » Saint Augustin. ♦ « De même que dans l’Ancien Testament ce sont les Psaumes de David qui sont les plus consultés par l’Eglise, de même dans le Nouveau Testament ce sont les épîtres de saint Paul parce que dans ces deux œuvres la doctrine théologique est contenue tout entière. » Saint Thomas d’Aquin. ♦ « Nous admirons dans ces admirables Epîtres une certaine vertu plus qu’humaine, qui persuade contre les règles, ou plutôt qui ne persuade pas tant, qu’elle captive les entendements; qui ne flatte pas les oreilles, mais qui porte ses coups droit au cœur. » Bossuet. ♦ « Au reste, plus on lit les Epîtres de saint Paul, et plus on est étonné; on ne sait quel est cet homme qui, dans une espèce de prône commun, dit familièrement des mots sublimes, jette les regards les plus profonds sur le cœur humain, explique la nature du Souverain Être et prédit l’avenir. » Chateaubriand. ♦ « Paul, saint pour l’Eglise, pour l’humanité grand, représente ce prodige à la fois divin et humain, la conversion. Tl est celui auquel l’avenir est apparu. Il en reste hagard, et rien n’est superbe comme cette face à jamais étonnée du vaincu de la lumière... » Victor Hugo. ♦ «Pour Paul, Jésus n’est pas un homme qui a vécu et enseigné... C’est un être tout divin... Si cette école seule nous avait transmis des écrits, nous ne toucherions pas à la personne de Jésus et nous pourrions douter de son existence. » Ernest Renan. ♦ « Saint Paul s’appuie sur le besoin de mystère des grandes masses religieusement agitées... Il a compris le grand besoin du monde païen et de ces simples faits de la vie et de la mort du Christ, il a donné une image absolument arbitraire, accentuant tout à nouveau, déplaçant partout le centre de gravité... il a annulé par principe le christianisme primitif... L’attentat [du Christ] contre les prêtres et la théologie a abouti, grâce à saint Paul, à un nouveau sacerdoce, à une nouvelle théologie. » Nietzsche.
Paul (v. 15 - 65 ou 67/68) ; apôtre et martyr. Fils de pharisiens fervents en voie d’hellénisation, qui possèdent la citoyenneté romaine, P. (Saül de son nom hébreu) grandit à Tarse en Cilicie. Éducation biblique et polyglotte (il connaît l’hébreu, l’araméen, le grec, le latin) à Tarse, ville universitaire : il apprend les méthodes de la prédication philosophique populaire et le métier des siens, c’est-à-dire un métier du textile. Poursuite des études à Jérusalem : P. reçoit une solide formation de juriste et complète, auprès de Gamaliel, sa connaissance de la théologie pharisienne. A Jérusalem, il aurait assisté à la lapidation d’Étienne, le premier martyr (34). Délateur, P. a dû engager des actions contre les « hellénistes », c’est-à-dire les Juifs convertis proches d’Étienne, que les Juifs orthodoxes considèrent comme des apostats et leur porter la contradiction, au nom de la tradition, au nom du Temple, quand il les rencontrait dans les synagogues. Au cours d’un voyage à Damas (34 ? 35 ?), le Christ se manifeste à P. : c’est l’épisode, célèbre, de sa conversion. Puis, il fait retraite dans le désert, prêche à Damas, s’en enfuit (37), visite l’Église de Jérusalem, rencontre Pierre qui lui confie la Syrie et la Cilicie. Au début des années 40, Barnabé se l’adjoint pour évangéliser Antioche, où ils restent une année. Avec Barnabé dont il est le second, il part pour son premier voyage (44 ? 45 ?) missionnaire, à Chypre, puis en Asie Mineure (Pisidie et Lycaonie). Pendant ce voyage, il adopte le surnom latin de Paul sous lequel il sera connu. Les deux prédicateurs établissent des Églises dans plusieurs villes. Les Actes des Apôtres signalent deux autres missions dont les dates restent discutées. Au cours du deuxième voyage (48 ? - 51) , sans Barnabé avec lequel il s’est brouillé, mais avec Silos et Timothée, P. visite les communautés précédemment fondées, traverse l’Asie Mineure et prend la décision d’aller évangéliser la Grèce. En Macédoine, il crée des Églises à Philippes et à Thessalonique ; en Grèce, il échoue à Athènes, mais réussit à Corinthe où il demeure dix-huit mois (comparution devant le gouverneur romain Gallion). Retour à Antioche où P. se trouve affronté à une Église morcelée en plusieurs factions. Quatorze ans après sa première rencontre avec Pierre, P. est de nouveau à Jérusalem (51 ou 52) pour des entrevues avec les « colonnes de l’Église », Jacques, Pierre et Jean, entrevues que l’on qualifie souvent de « concile de Jérusalem ». Ces entretiens portent sur la pratique missionnaire de P. contestée par certains Juifs convertis qui, contrairement à P., exigeaient de tout nouveau chrétien, juif ou païen, la pleine observance de la Loi mosaïque. Les apôtres approuvent P., admettent l’origine particulière de sa vocation apostolique et délimitent des champs apostoliques entre Pierre et P. Au premier, la conversion des Juifs ; au second, l’évangélisation des païens. Cependant, tout n’est pas réglé : « l’incident d’Antioche » - Pierre en visite en Antioche se range du côté des Juifs observants et non de celui de P. qui souhaitait un même banquet eucharistique pour Juifs et Grecs, malgré les règles casher - est révélateur : P. doit quitter Antioche. Troisième voyage avec Timothée et Tite (51/52-54/55). De nouveau l’Asie Mineure, Éphèse, où il reste deux ans, il est incarcéré, malmené ; la Macédoine, Corinthe où il se heurte à un autre missionnaire (André ?) qui prêche un autre Christ ; puis encore Éphèse, d’où il repart pour la Macédoine, Corinthe.
En 55, il est à Jérusalem. Dans des circonstances discutées, il est arrêté à l’initiative de Juifs qui veulent le lapider, et sauvé par l’intervention de la troupe romaine. Remis au gouverneur Félix qui fait traîner l’affaire, P. passe deux ans en détention préventive à Césarée. Festus, le nouveau gouverneur, obtient son transfert à Rome pour y être jugé au tribunal impérial. Voyage mouvementé. Vers 58 P. arrive à Rome, y reste deux années en liberté surveillée et prêche aidé par les chrétiens de la capitale. L’absence d’accusation aboutit à un non-lieu, le récit des Actes des Apôtres s’arrête alors brusquement. Que devient P. ? A-t-il effectué une missi on en Occident, en Espagne ? Une tradition l’affirme. Est-il reparti pour l’Asie ? Certainement ; il y fut arrêté, ramené à Rome et exécuté sans que l’on sache précisément la date (entre 65 et 68) ni sous quel chef d’accusation (la magie ?). Dès la fin du Ier siècle, les chrétiens de Rome le réunissent à Pierre dans le martyre. Une tradition conserve le souvenir du lieu de son exécution, à la sortie de Rome sur la route d’Ostie. À la fin du IIe siècle, son tombeau était vénéré. Dans l’histoire de l'Église, la place tenue avec énergie et passion par P. est de premier plan. C’est lui qui fait accepter l’idée qu’il n’est pas nécessaire de se faire juif pour devenir chrétien : avec P. l’Église pénètre la société gréco-romaine et le monde des cités au sein desquelles elle s’organisera. Il est donc le premier à avoir eu conscience de l’universalisme chrétien. Quant à son activité apostolique, elle se développe selon une progression méthodique : à partir de petits groupes stables et solides avec qui il reste en relation (cf. les Épîtres difficiles à dater), P. organise sa mission avec toujours un objectif limité et précis. Dès l'Antiquité son prestige est considérable et ses épîtres seront intégrées dans le canon scripturaire. D’où le rôle capital que sa pensée tiendra dans les développements ultérieurs de la théologie chrétienne.
Bibliographie : M. Simon et A. Benoît, Le Judaïsme et le christianisme antique, 1968 ; M.-F. Basiez, Saint Paul, 1991 ; S. Legasse, Paul apôtre, 1991.
PAUL, saint (v. 5-15/v. 62-64 ap. J.-C.). Juif originaire de Judée appelé Saul et citoyen romain. Après avoir été un adversaire acharné et intransigeant des disciples de Jésus-Christ et avoir d'abord combattu le catholicisme naissant, il se convertit brusquement au christianisme (vision du Christ sur le chemin de Damas) et devint un grand propagateur de cette religion, particulièrement en Orient. Son action nous est connue par les Actes des Apôtres et ses Épîtres (Nouveau Testament). Il s'attacha à convertir plus particulièrement les non-juifs (les « Gentils »), d'où le surnom qu'on lui donna plus tard d'« apôtre des Gentils ». Parti d'Antioche, il prêcha et fonda plusieurs communautés chrétiennes au cours de trois voyages en Orient : Asie Mineure, Macédoine et Grèce. Arrêté à Jérusalem, puis transféré à Rome, il y fut, selon la tradition, condamné puis exécuté. Saint Paul contribua à détacher le christianisme de l'influence du judaïsme. Voir Pierre (Saint).
Les voyages missionnaires de Saint Paul sont au nombre de quatre. Le premier va d’Antioche à Chypre, puis au Sud de l’Asie Mineure. Le deuxième va d’Antioche vers la Galatie du Nord, la Macédoine et Corinthe. Le troisième va d’Antioche à Ephèse, avec retour à Jérusalem par terre et mer. Le quatrième, le «voyage de la captivité », le mena jusqu’à Rome avant où il mourut sous Néron.
Les voyages missionnaires de Saint Paul sont au nombre de quatre. Le premier va d’Antioche à Chypre, puis au Sud de l’Asie Mineure. Le deuxième va d’Antioche vers la Galatie du Nord, la Macédoine et Corinthe. Le troisième va d’Antioche à Ephèse, avec retour à Jérusalem par terre et mer. Le quatrième, le «voyage de la captivité », le mena jusqu’à Rome avant où il mourut sous Néron.