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Paul-André Lesort

Né a Granville dans la Manche, Paul-André Lesort suit des études de droit et d’économie politique à Paris. Fait prisonnier en 1940, il passera quatre années en captivité. Sa carrière commence en 1947 et il obtient en 1955 le Grand Prix catholique de littérature. Paul-André Lesort est successivement directeur littéraire du Temps Présent, et directeur de collection aux éditions du Seuil. La parution en 1947 du roman d’un inconnu, Les reins et les cœurs, fut considérée comme un évènement. Situé dans la lignée des existentialistes par le préfacier, Gabriel Marcel, Paul-André Lesort y expérimentait, à travers le drame d’un couple, un nouvel art littéraire, hors de la narration romanesque traditionnelle où l’auteur règne en maître sur ses personnages, comme du monologue intérieur, artifice d’objectivisation de la fiction. Il s’agissait pour le futur observateur des Paradoxes du roman de mettre en évidence l’ambiguïté des êtres, leurs contradictions, leur dépendance à un monde intérieur régi par des habitudes et des réflexes, au moyen d’une « technique de perspective » apte à traduire des états d’âme sans les expliciter. Par exemple, une même scène est traitée en des versions différentes, selon le point de vue adopté par tel ou tel protagoniste. Cependant, à la différence d’un Sartre qui exprime des réalités avec froideur, le chrétien Paul-André Lesort se montre soucieux de suggérer chez ses personnages un irrépressible besoin de communication, ainsi qu’une transcendance de leurs conflits par la Grâce. De sorte que si « Dieu seul sonde les reins et les cœurs », selon l’Ecriture, le romancier se fait médiateur de la miséricorde divine. C’est que pour l’auteur de G.B.K. la littérature est une épreuve qui ne le laisse pas indemne. Aussi, P-A. Lesort souffre-t-il de son impuissance à ne pouvoir secourir ses êtres fictifs embourbés dans leur solitude ou leur désespoir. En ce sens, le roman Après le déluge pourrait bien résumer la quête de Paul-André Lesort. Ce récit légendaire, inspiré dans sa forme de la tradition orientale, relate sans psychologie, dans un vocabulaire élémentaire, l’aventure d’un survivant du « déluge », dans une île occupée par ceux d’« après le déluge », qui est obsédé par l’idée de trouver la naissance du feu : entreprise prométhéenne qui se résorbe dans l’amour pour une femme, amour cosmique. D’essence indubitablement mystique.

► Bibliographie

Romans

Les Reins et les Cœurs, 1947, PI o n, 1965, Le Seuil ; Le Fils de la vie ; Tome I : Né de la chair, 1951, Plon ; Tome 2 : Le vent souffle où il veut, 1954, Plon; Le Fer rouge, 1957, Le Seuil ; G.B.K., 1960, Le Seuil ; Vie de Guillaume Périer, 1966, Le Seuil ; Après le déluge, 1977, Le Seuil ;

Nouvelles

Les Portes de la mort, 1948, Plon ;

Essais

Paul Claudel par lui-même, 1963, Le Seuil.

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