Pastiche (nom masc.)
Pastiche (nom masc.)
Imitation d’une œuvre, emprunt volontaire du style d’un auteur par un autre auteur. Le pastiche se distingue de la parodie en ce qu'il ne reproduit que le style d'un auteur, et non ses œuvres.
« Plus un écrivain a de manières, de singularité dans le tour et dans l'expression, plus il est aisé de le contrefaire» (Jean-François Marmontel).
Exemple
Un Ange furieux fond du ciel comme un aigle, Du mécréant saisit à plein poing les cheveux, Et dit, le secouant: «Tu connaîtras la règle! (Car je suis ton bon Ange, entends-tu?) Je le veux! Sache qu'il faut aimer, sans faire la grimace, Le pauvre, le méchant, le tortu, l'hébété, Pour que tu puisses faire à Jésus, quand il passe, Un tapis triomphal avec ta charité. »
(Marcel Proust, Contre Sainte-Beuve, « Sainte-Beuve et Baudelaire ».)
Commentaire
Performance du langage et jeu sur le langage, le pastiche séduit ou choque par son habileté, sa hardiesse et son irrespect. II a une valeur comique ou satirique.
pastiche
Genre qui consiste à imiter ouvertement le style, la sensibilité, la personnalité littéraire d'un écrivain.
Commentaire Art d'emprunt, le pastiche, lorsqu'il est volontaire, est un genre littéraire à part entière. Il exige de la part du pasticheur une sensibilité particulière à la manière d'un auteur en même temps qu'un réel talent d'écriture. Prouesse technique, il peut être pratiqué comme un jeu ou comme la discipline d'un écrivain désireux de se débarrasser des réminiscences littéraires qui peuvent infiltrer, malgré lui, son art.
Citation Aussi, pour ce qui concerne l’intoxication flaubertienne, je ne saurais trop recommander aux écrivains la vertu purgative, exorcisante, du pastiche. Quand on vient de finir un livre, non seulement on voudrait continuer à vivre avec ses personnages, avec Mme de Beauséant, avec Frédéric Moreau, mais encore notre voix intérieure qui a été disciplinée pendant toute la durée de la lecture à suivre le rythme d'un Balzac, d'un Flaubert, voudrait continuer à parler comme eux. Il faut la laisser faire un moment, laisser la pédale prolonger le son, c'est-à-dire faire un pastiche volontaire, pour pouvoir, après cela, redevenir original, ne pas faire toute sa vie du pastiche involontaire. (Marcel Proust, À propos du « style » de Flaubert.)
PASTICHE, n. m. Texte dans lequel on s’efforce d’imiter le style d’un auteur connu. Il s’agit d’écrire «à la manière de». L’objet du pastiche peut être de tromper les lecteurs, de parodier une œuvre, ou simplement de se livrer à un exercice de style. La parodie, à l’inverse, ne vise que la caricature. Proust a écrit délibérément des Pastiches et Mélanges. Verlaine s’est amusé à se pasticher lui-même. PASTICHE nom masc. - Texte dans lequel un écrivain imite le style d’un autre. ÉTYM. : de l’italien pasticcio - « pâté ». Le pastiche peut répondre simplement au désir d’un écrivain de manifester sa virtuosité dans le maniement du style d’un autre. Il peut également être chargé d’une intention satirique et, dans ce cas, il devient parodie. Marcel Proust a écrit, au début de sa carrière, un certain nombre de textes de cet ordre qui ont été publiés dans Pastiches et mélanges. Le pastiche peut être une étape dans la constitution par un écrivain de son propre style. => Parodie
