Pascal : 1623-1662.
Pascal : 1623-1662. Très doué, à seize ans il écrit son Traité des coniques et à dix-neuf ans invente la machine à calculer. Après une période de vie mondaine, dont il a le dégoût, il connaît une expérience mystique, la nuit du 23 novembre 1654 (rapportée dans le Mémorial) après laquelle il entre à Port-Royal des Champs. Entre 1656 et 1657 il rédige les Lettres provinciales, participant à la bataille entre les Jésuites et les Jansénistes. Il prépare ensuite un ouvrage d’apologie de la relig
Philosophe et savant français. Il écrit à seize ans un Essai sur les coniques, invente à dix-huit une machine à calculer, étudie ensuite le problème du vide, démontre la pression de l'air et fait d'importantes découvertes mathématiques. Après une période de vie mondaine, il prend parti pour les jansénistes contre les Jésuites (Les Provinciales, 1656-57), et prépare une apologie de la religion chrétienne que la mort l'empêche d'achever.
♦ Contre l'autorité des Anciens, Pascal défend la légitimité du raisonnement et de l'expérience dans la recherche de la vérité scientifique : de même que l'individu, l'humanité progresse en accumulant des connaissances. Mais la conquête de la vérité ne reposera pas sur une méthode universelle comme chez Descartes. Respectant les trois ordres de réalités (les corps, les esprits, les cœurs), la pensée devra se faire, selon les cas, esprit de géométrie - déductif et démonstratif - ou esprit de finesse - capable de voir par intuition, d'un seul regard.
♦ Les Pensées Pensées de M. Pascal sur la religion et quelques autres sujets - qui ont été trouvées après sa mort parmi ses papiers (1670), tel est le titre de la première édition du célèbre ouvrage : il s'agissait de notes, de liasses en désordre destinées à la rédaction d'une apologie du christianisme. De cette apologie, où Pascal reproduit sa propre évolution et dont le plan n'est connu que dans ses grandes lignes, seule la première partie, Misère de l'homme sans Dieu, a été rédigée pour l'essentiel, tandis que la seconde, L'homme avec Dieu, demeure plus courte et très fragmentaire. Pascal s'adresse aux libertins - d'où la recherche d'une méthode (distinction des deux « esprits », rôle du cœur, mise au point d'un art de la persuasion) propre à les convaincre. Il s'attache à décrire l'incomplétude et la contradiction de la nature humaine. Situé entre deux infinis, l'homme est faible : son imagination « maîtresse d'erreur », son amour-propre ainsi que le « divertissement » sont autant d’obstacles à la réflexion ; mais en même temps, il aspire à la grandeur et a soif d'absolu (« roseau pensant »). La solution au problème métaphysique n'est ni dans le pyrrhonisme de Montaigne, ni dans le stoïcisme d'Epictète, mais dans les « vérités » du christianisme, à partir du dogme biblique de la chute de l'homme, créature déchue qui se souvient de sa grandeur passée et dont l'espérance du salut se trouve justifiée par la rédemption du Christ. Comparable en bien des points aux Confessions de saint Augustin, les Pensées connaissent un succès immédiat et constant - malgré les critiques de Voltaire et de Condorcet notamment - jusqu'à notre époque. L'ouvrage, indépendamment de son impact théologique, fait de Pascal l'un des plus authentiques précurseurs de l'existentialisme contemporain.
ion chrétienne dont il ne reste que des fragments : Les Pensées.
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