Parnasse
Parnasse. Montagne de Grèce, un peu au nord de Delphes, s'élevant à environ 2,460 m. Les villes de Phocide se trouvent sur son versant oriental, et la plaine de Crisa, avec la vallée élevée de Delphes au sud. Dans ce massif se trouvaient l'antre Corycien et la source Castalie. Toute la montagne, comme la source, était sacrée, associée au culte d’Apollon et des Muses. On mentionne parfois les deux pics entre lesquels coule Castalie comme les deux pointes du Parnasse, mais le sommet est en réalité à quelques centaines de mètres au-dessus.
Parnasse
Groupe de poètes qui créa en 1866 la revue le Parnasse contemporain autour du principe de l'art pour l'art.
Commentaire Le Parnasse se définit avant tout par un rejet de la poésie romantique (notamment celle de Lamartine), à laquelle il reproche son lyrisme incontrôlé. Derrière Leconte de Lisle qu'ils se reconnaissent pour maître, les poètes du Parnasse (Gautier, Bainville, Heredia...) définissent les principes d'une nouvelle poésie : le culte de la beauté, la règle de l'impassibilité, le travail de la forme. Pourtant, dix ans après sa naissance, le Parnasse est miné de l'intérieur par la systématisation de sa pensée : la poésie est devenue une recherche gratuite de l'esthétique. Mais le mouvement aura ouvert la voie aux grands poètes de la fin du siècle : Baudelaire, Mallarmé, Verlaine, Rimbaud.
Citations Sculpte, lime, cisèle ; Que ton rêve flottant Se scelle Dans le bloc résistant ! (Théophile Gautier, Emaux et Camées, 1852.)
Le poète, le créateur d’idées, c’est-à-dire de formes visibles ou invisibles, d’images vivantes ou conçues, doit réaliser le Beau, dans la mesure de ses forces et de sa vision interne, par la combinaison complexe, savante, harmonique des lignes, des couleurs et des sons, non moins que par toutes les ressources de la passion, de la réflexion, de la science et de la fantaisie ; car toute œuvre de l’esprit, dénuée de ces conditions nécessaires de beauté sensible, ne peut être une œuvre d’art. Il y a plus : c’est une mauvaise action, une lâcheté, un crime, quelque chose de honteusement et d’irrévocablement immoral (Leconte de Lisle, les Poètes contemporains, avant-propos.)
Le Parnasse et le symbolisme
Le Parnasse et le symbolisme sont deux mouvements poétiques qui se sont succédé dans la seconde moitié du xixe siècle. Ces deux mouvements ont en commun leur indifférence aux suffrages de la foule, leur désengagement politique et leur souci de la forme.
Le Parnasse (1862-1880) se réunit autour de Leconte de Lisle et se voue au culte d'un beau très formel, lié aux formes antiques et au culte de l'Histoire. Le symbolisme (1886-1898) est à la fois une réaction contre le Parnasse et sa continuation. Il fait du symbole la condition même de l'art. Il décide de suggérer plutôt que de nommer et libère le vers du moule classique célébré par les Parnassiens.
L'étonnant est que les plus grands poètes de la seconde moitié du xixe siècle, Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé, Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, ont écrit en marge du Parnasse et du symbolisme, côtoyant ces mouvements sans vraiment y adhérer.
PARNASSIEN, adj. et n. m. Poète qui appartient au mouvement littéraire du Parnasse, ou dont l’esthétique s’apparente à l’idéal de ce mouvement; partisan de «l’Art pour l’Art ». Par exemple, Leconte de Lisle (1818-1894). Le Parnasse est une montagne grecque qui, consacrée à Apollon et aux Muses, symbolisa la poésie. De 1866 à 1876, plusieurs poètes publièrent leurs œuvres dans une revue qu’ils intitulèrent Le Parnasse contemporain. Leur but, en réaction contre la poésie romantique et les excès de son sentimentalisme, était de produire un art d’une pure beauté formelle, plastique et sonore, fondée sur l’impersonnalité de l’inspiration et l’objectivité du travail poétique. Le mouvement symboliste, qui en découle, se retournera à son tour contre la poésie parnassienne et son culte de l’art pour l’art.
PARNASSE nom masc. - Mouvement poétique français de la seconde moitié du XIXe siècle qui, en réaction contre les excès du romantisme, prôna le culte de la forme poétique et de l’impersonnalité de l’œuvre. Le Parnasse était, selon la mythologie grecque, la montagne sur laquelle résidaient Apollon et les Muses : elle était de ce fait le séjour de l’Art et de la Poésie. S’inspirant de ce mythe, des poètes firent paraître en 1866, 1871 et 1876 trois recueils sous le titre Le Parnasse contemporain. Figurent au sommaire de ces ouvrages Théophile Gautier, Théodore de Banville, Leconte de Lisle, José-Maria de Heredia, mais aussi Charles Baudelaire, Paul Verlaine et Stéphane Mallarmé. Si tous ces poètes publièrent dans Le Parnasse contemporain, tous, cependant, ne peuvent être définis comme des parnassiens. Lorsqu’on parle du Parnasse, on évoque en effet un mouvement poétique qui se développa en réaction contre le romantisme et ses excès. Dès 1835, Gautier, dans sa préface à Mademoiselle de Maupin, formulait sa théorie de l’art pour l’art, affirmant notamment qu’« il n'y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid». En 1857, dans un poème qui servira de conclusion à Emaux et Camées, il déclare que c’est le travail formel qui donne toute sa valeur à l’œuvre poétique :
« Oui, l’œuvre sort plus belle D une forme au travail Rebelle, Vers, marbre, onyx, érail. Point de contraintes fausses ! Mais que pour marcher droit Tu chausses, Muse, un cothurne étroit. »
Plus que Gautier, cependant, Leconte de Lisle sera le grand poète du Parnasse. Fidèle au souci de rigueur formelle énoncé dans Emaux et Camées, il prône l’impersonnalité de l’artiste, l’exactitude du poème et va chercher son inspiration dans l’histoire, les mythes et les religions. Chacun à sa manière, Banville, Heredia, Sully Prudhomme ou François Coppée illustreront la poésie parnassienne. À rebours des romantiques qui vont chercher l’inspiration dans le plus profond de leur moi, les parnassiens feront l’éloge du travail poétique et de l’objectivité. C’est ce qui leur sera notamment reproché par le symbolisme. En 1891, Mallarmé critiquera les parnassiens pour avoir supprimé le mystère en poésie par goût de l’exactitude et de l’objectivité.
PARNASSE (Le). Nom donné à l'école poétique française du XIXe siècle qui se constitua en réaction contre le romantisme et dont les principales finalités furent le culte du Beau mais sans effusion lyrique (« l'art pour l'art »), une inspiration savante et intellectuelle et des thèmes souvent puisés dans le passé. Le manifeste et l'illustration de l'école parnassienne fut la publication de trois anthologies poétiques (1866, 1871, 1876) sous le titre de Parnasse contemporain, présentant les oeuvres des principaux poètes du groupe (Leconte de Lisle, José Maria de Heredia, Sully Prudhomme, François Coppée mais aussi Paul Verlaine et Stéphane Mallarmé). Théophile Gautier avait été, dès 1836, un précurseur de la future école en défendant l'objectivité esthétique.
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