Databac

PARMÉNIDE


PARMÉNIDE. Philosophe grec d'Élée (Italie du Sud) ; le premier métaphysicien (535-460 av. J.-C.). Il vit que l’être s'oppose absolument au devenir, qu'il y a là pour la pensée deux routes opposées. Dans une sorte de poème dont nous n'avons plus que des fragments, il expose la «route de vérité», opposée à celle de l'opinion : la Vérité et l'Être sont identiques. — Platon sera profondément marqué par Parménide (il donnera son nom à l'un de ses dialogues), et il gardera la théorie selon laquelle la vérité est la mesure de l'être. Il ajoutera : dans les Idées.

Parménide
(Vers 540-vers 450 av. J.-C.) Le plus célèbre des penseurs éléates. Des fragments qui nous restent de son poème De /a nature, on déduit qu'il fonde une distinction entre la vérité et l'opinion, trompeuse parce que liée aux apparences. En généralisant comme principe métaphysique une tautologie grammaticale, Parménide affirme que la seule vérité consiste à séparer radicalement l’être et le non-être : « Jamais tu ne feras que du non-être naisse quelque chose. » Seul, l’être est, indivisible et immuable. La tradition oppose dès lors, un peu schématiquement, cette pensée à celle d'Héradite, comme l’immobilité au mouvement.
♦ Dans Le Sophiste, Platon exerce à l'égard de Parménide ce qu’il nomme lui-même un « parricide » : confronté au cas du menteur qui n'en finit pas de mélanger ce qui est et ce qui n'est pas, il doit admettre que, contrairement à ce qu'affirme le présocratique, « le non-être est d'une certaine façon ». Il n'en reste pas moins que la thèse platonicienne de la séparation entre la vérité de l'idée et le caractère fallacieux du monde du devenir paraît d’origine parménidienne.

PARMÉNIDE, philosophe grec, né à Elée (v. 540 - v. 450 av. J.-C.). Son poème De la nature, première théorie philosophique de l'être que revendique notre culture occidentale, unit de façon mystérieuse l'éternité, l'immuabilité et l'unité de l'être avec la variété de l'opinion humaine. Le poème a été récemment traduit et expliqué par J. Beaufret (1954), à la lumière de la métaphysique de Heidegger. La doctrine parménidienne de l'être, qui s'oppose à la doctrine du devenir d'Héraclite, a inspiré le Parménide, de Platon, qui essaie d'unir les deux thèses de l'unité de l'être et de la diversité du savoir.

Philosophe grec de l’Italie du Sud (vers 540-470 avant J.-C.).
• Parce que sa pensée est de bout en bout pensée de l’être, Parménide est considéré comme le père de l’ontologie. • Deux voies s’offrent au voyageur en quête de lumière : l’une (la voie du savoir) affirme que l’être est, et que le non-être n’est pas ; l’autre (la voie de l’opinion) soutient que l’être n’est pas, et que le non-être est. Seule la première mène à la vérité. En effet, l’être qui emplit tout est absolument et de toute éternité. • Inengendré, impérissable, immuable et immobile, l’être seul peut être pensé, car « même chose sont le penser et l’être ». Le devenir et le mouvement relèvent quant à eux du non-être : ils ne peuvent être ni pensés ni communiqués.
Textes conservés : de longs fragments d’un poème intitulé De la Nature.

PARMÉNIDE. Philosophe grec et législateur d’Elée, colonie ionique de la Grande Grèce, qui vécut probablement à la fin du VIe siècle avant J.-C. ou dans la première moitié du Ve. Pour la « profondeur de sa pensée vraiment noble et majestueuse », il fut très estimé de Platon qui lui dédia un de ses plus admirables dialogues — Parménide — et l’appela vénérable. Parménide était fils de Pyrès et citoyen d’Élée, colonie fondée en Oenotrie par des réfugiés de Phocée en 540-539 avant J.-C. Agé de soixante-cinq ans et accompagné de son disciple Zenon, il aurait rencontré à Athènes Socrate, alors tout jeune, selon Platon, si toutefois cette rencontre n’a pas été seulement un de ces nombreux symboles d’unions idéales que les anciens traduisaient candidement en événements. Le peu que Diogène Laërce nous dise de sa vie est également incolore et incertain : il aurait été relève du poète et philosophe Xénophane de Colophon et du pythagoricien Aminias et aurait été le maître du premier Théophraste. Mais la vie de ce Grec d’Italie (le premier grand métaphysicien de l’Occident) est toute dans son œuvre et dans la ferveur poétique avec laquelle il inaugure le genre des poèmes philosophiques qui atteindront leur sommet avec le De natura rerum de Lucrèce. Les poèmes de Parménide sont aussi solennels qu’une initiation religieuse et s’inspirent peut-être de quelques textes orphiques : le poète est emporté sur le char volant des jeunes filles du soleil vers les portes du Jour et de la Nuit, gardées par la Justice, accomplissant ainsi un voyage mystique, un itinéraire de révélation qui a quelque chose de fixe et d’immuable comme une apocalypse et que l’on ne peut comparer à l’itinéraire de la dialectique platonicienne. « Tout demeure » : telle est la grave affirmation du poème De la nature, où la vérité en soi s’affirme dogmatiquement, comme un oracle, et s’identifie avec la certitude, avec l’Etre, avec toutes les catégories que la « philosophia perennis » enferme dans une unité absolue, par la seule vertu du raisonnement. Parménide a du monde physique une image géométrique unitaire et précise, s’il est vrai, ainsi qu’il le semble, qu’il enseigna que la terre était sphérique et les étoiles du soir et du matin identiques. A partir de cette conception de l’Etre — qui s’éloigne déjà du monde tel que le concevaient les philosophes ioniens, ses prédécesseurs —, commence le duel dramatique entre la philosophie de l’être et la philosophie du devenir. Comme la plupart des philosophes présocratiques, Parménide prit une part active à la vie politique de sa cité. Speusippe rapportait qu’il fut le législateur d’Elée. Selon une tradition reproduite à plusieurs reprises, les magistrats d’Elée faisaient jurer aux citoyens de garder les lois que Parménide leur avait données. ♦ «La grande nouveauté dans le poème de Parménide, c’est la méthode de raisonnement... Cette méthode, il l’applique avec la plus extrême rigueur. Il nous interdit de prétendre que nous pensons ce que nous sommes forcés de reconnaître comme impossible à penser. S’il avait manqué de courage pour pousser les vues prédominantes de son époque à leur conclusion logique et pour accepter cette conclusion, quelque paradoxale qu’elle pût paraître, les hommes auraient continué à se mouvoir à jamais dans le cercle sans fin de l’opposition de la raréfaction et de la condensation, de l’un et du multiple. Ce fut la dialectique pénétrante de Parménide qui rendit le progrès possible. » J. Burnet.


Liens utiles