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PARLEMENTARISME BRITANNIQUE

PARLEMENTARISME BRITANNIQUE

Les origines du Parlement britannique remontent au Moyen Âge. Il se compose alors déjà d’une Chambre des lords et d’une Chambre des communes (représentants élus). Son rôle s’affirme au XVIe siècle, sous la dynastie des Tudors, qui lui fait voter des crédits. Il se heurte ensuite à l’absolutisme des Stuarts, ce qui déclenche, en 1642, une guerre civile opposant les partisans du Parlement à ceux de la royauté. Le conflit se dénoue en 1688, par accord entre le Parlement et le nouveau roi Guillaume III d’Orange.

Au XVIIIe siècle, la dynastie allemande des Hanovre, connaissant mal le pays, confie le gouvernement à un « cabinet », bientôt dirigé par un Premier ministre issu du Parlement. Simultanément s’affirment deux courants politiques : celui des Whigs (libéraux) et celui des Tories (conservateurs). Le régime parlementaire naît ensuite de la nécessité, pour le Premier ministre, de s’appuyer sur une majorité à la Chambre des communes, laquelle vote l’impôt. Le principe de l’alternance (entre conservateurs et libéraux) s’impose dans la seconde moitié du XIXe siècle. Il s’accompagne de l’institutionnalisation de l’opposition, possible majorité à venir.

Le régime politique britannique évolue ensuite comme d’autres en Europe : extension du suffrage jusqu’à l’adoption du suffrage universel (masculin en 1917, féminin complet en 1928), réduction drastique des pouvoirs de la Chambre des lords, non élue, accroissement du rôle de l’exécutif en matière législative, etc. Par ailleurs, le mode de scrutin à un tour oblige les électeurs à trancher d’emblée, de telle sorte que les Britanniques, en votant, choisissent d’abord un Premier ministre, ce qui s’apparente à un régime présidentiel.

Le parlementarisme britannique n’en demeure pas moins une référence pour une raison fondamentale : c’est lui qui a découvert les vertus de l’alternance politique, aujourd’hui reconnue comme le critère premier de toute démocratie. Le parlementarisme britannique a exercé une influence considérable et a inspiré les systèmes de gouvernement d’anciennes possessions de la Couronne.

PARLEMENT (en Angleterre). Issu, comme en France, de la Curia regis médiévale, il fut appelé au XIIIe siècle « Commun Conseil du royaume » et pouvait imposer au roi, depuis la Grande Charte de 1215, d'être convoqué pour les demandes extraordinaires de subsides. Simon de Montfort, puis Édouard Ier y convoquèrent, outre les barons, les représentants de la petite noblesse et des bourgs. C'est ainsi que se constituèrent sous Édouard III, les deux Chambres, la Chambre des lords (spirituels et temporels, c'est-à-dire ecclésiastiques et laïcs) et la Chambre des communes. Elles formèrent le Parlement, organe de contrôle de la royauté, rôle comparable aux États généraux en France. Voir Parliament Act, Révolution anglaise.

PARLEMENT (Loi sur le). Voir Parliament Act.

PARLEMENT (Court), en angl. Short Parliament. Nom donné au quatrième Parlement (avril-mai 1640) convoqué par Charles Ier d'Angleterre. Sous la conduite des opposants puritains Pym et Hamp-den qui refusaient au roi les subsides nécessaires à la guerre contre les Écossais révoltés, le parlement fut renvoyé trois semaines seulement après sa convocation. PARLEMENT (Long), en angl. Long Parliament. Nom donné au cinquième Parlement (novembre 1640-mars 1660) convoqué par Charles Ier d'Angleterre après le renvoi du Court Parlement. Réuni sous la pression de nécessités financières, le Long Parlement composé aux Communes en majorité de députés issus de la gentry et de la bourgeoisie, fut résolu à limiter l'autorité royale. Il obligea Charles Ier à condamner ses ministres Laud et Strafford, à supprimer le Ship Money - nouvel impôt particulièrement impopulaire - et lui soumit les Dix-Neuf propositions (1641), véritable ultimatum contre l'absolutisme, repris dans la Grande Remontrance. L'arrestation des principaux chefs de l'opposition parlementaire, dont Pym et Hampden, déclencha la guerre civile qui se solda par l'échec militaire des armées royales. Cependant, inquiète de la puissance grandissante de l'armée mais aussi des milieux radicaux des Niveleurs, la majorité du Long Parlement souhaita une réconciliation avec le roi. Mais Cromwell décida son épuration (1648) afin d'obtenir la mise en jugement de Charles Ier, d'où son surnom de Parlement croupion. Ce dernier fut remplacé, à l'initiative de Cromwell, par le Parlement Ba-rebone (1653). En février 1660, le général Monk, chef de l'armée du Sud, décida le rappel des survivants du Parlement croupion, lesquels prononcèrent la restauration monarchique. Voir Charles II.

PARLEMENT BAREBONE (en angl. Barebone's Parliament). Nom donné au Parlement anglais substitué par Cromwell au Parlement croupion. Il prit le nom d'un de ses membres, Barebone, marchand de la City. Ce Parlement, formé de puritains et d'anabaptistes, siégea de juillet à décembre 1653. Cromwell le supprima et se fit nommer protecteur de la République.

PARLEMENT CONVENTION (avril-décembre 1660). Nom donné en Angleterre au Parlement de cavaliers - partisans du roi - et de presbytériens qui succéda au Long Parlement. Après avoir rétabli la Chambre des lords, il rappela Charles II et pratiqua une politique de réaction à l'égard de la République de Cromwell (exécution de régicides et licenciement de l'armée républicaine). Voir Presbytérianisme.

PARLEMENT CROUPION (en angl. Rump Parliament). Surnom péjoratif donné par les royalistes anglais au Long Parlement épuré par Cromwell, afin d'obtenir la mise en jugement de Charles Ier d'Angleterre. Uniquement composé de puritains, ses membres votérent notamment la mort du roi (janvier 1649).




PARLIAMENT ACT ou loi sur le Parlement. Loi. définitivement votée en Angle terre en 1911, qui marqua la prépondérance de la Chambre des communes sur la Chambre des lords, refuge de l'aristocratie. Les lords s'étant montrés hostiles à un projet de taxation des hauts revenus, les députés des Communes décidèrent que la Chambre des lords n'exercerait plus son droit de veto en matière financière et ne conserverait, pour tout autre projet, qu'un veto suspensif limité à deux fois. Voir Lloyd George, People's Budget.

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