PAN
PAN. Dieu des pâturages et plus particulièrement des moutons et des chèvres. Comme son père Hermès, Pan avait des liens étroits avec l’Arcadie. Son nom évoque sa fonction pastorale et signifie «berger» ou, littéralement, «nourricier» (en grec archaïque paon). Dans l’Antiquité, il existait de nombreuses filiations pour Pan. On lui attribua comme père Hermès, Zeus, Apollon, Cronos, et d’autres; sa mère était Callisto ou Pénélope (peut-être une fille de Dryops), ou Hybris, ou encore une chèvre. En tout cas, lorsque sa mère vit à qui elle avait donné naissance, elle s’enfuit et abandonna l’enfant; les nymphes l’élevèrent à sa place. L’enfant avait les membres inférieurs d’un bouc et de petites cornes sur la tête . (L’image médiévale du diable a pour origine cette représentation de Pan.) Mais, malgré la laideur du nouveau-né, Hermès fut fier de le montrer aux dieux de l’Olympe. Dieu rustique, Pan était lubrique et poursuivait les nymphes. Il passait aussi pour responsable de la fertilité du menu et gros bétail. Lorsque les bêtes restaient stériles, on fustigeait sa statue avec des scilles. Comme Apollon, il était musicien, mais n’était pas vraiment doué. Il y eut un jour en Lydie un concours entre les deux dieux, et Tmolos, le juge, accorda le prix à Apollon; c’est à cette occasion que Midas, pour ses commentaires stupides, fut affligé d’oreilles d’âne. L’instrument sur lequel jouait Pan était la «syrinx», ou flûte de Pan, au son de laquelle les nymphes et les satyres avaient coutume de danser. Il obtint sa flûte lors d’une de ses aventures amoureuses, alors qu’il poursuivait la nymphe Syrinx, ou Novacris. Lorsque cette dernière atteignit le fleuve Ladon, elle s’aperçut avec désespoir qu’elle ne pouvait le traverser et demanda aux nymphes de la transformer en roselière. Sa prière fut exaucée. Pan coupa quelques roseaux et en attacha les morceaux de différentes longueurs pour en faire une flûte. Pan aima aussi Séléné, la déesse de la Lune, et l’attira dans les bois en lui promettant une toison de laine blanche. Il apparaissait parfois comme une divinité effrayante (comme le suggère le dérivé «panique»), en particulier, il se fâchait si on le dérangeait pendant son sommeil, tant la nuit que durant la chaleur du jour. Il était l’un des personnages préférés des poètes bucoliques, comme son demi-frère Daphnis, qu’il aima tendrement et qu’il pleura quand il mourut. Pan protégeait aussi les Athéniens; on racontait que, lorsque Pheidippidès se rendit précipitamment à Sparte pour demander de l’aide avant la bataille de Marathon (en 490 av. J.-C.) en traversant le mont Parthénion en Arcadie, le dieu l’appela par son nom et lui demanda pourquoi les Athéniens ne lui rendaient pas de culte alors qu’il était si souvent venu à leur secours. Aussi, après la victoire de Marathon, lors de laquelle les Perses s’étaient enfuis dans une grande «panique», Athènes éleva un sanctuaire à Pan et offrit des sacrifices et des processions en son honneur. Pan sema aussi la panique dans les rangs des géants lorsqu’ils livrèrent combat aux dieux, en poussant un grand cri qui les frappa de terreur. Les Romains identifièrent Pan au dieu des bois Silvain.