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Palinodie - Pamphlet - Panégyrique - Panoramique - Panthéisme - Parabole - Paradoxe - Parallélisme - Paranoïaque - Parnasse - Personnage

Palinodie
Revirement, changement d’opinion. (Il était prêt à toutes les palinodies pour rester dans la vie politique.)
PALINODIE, n. f. (du grec palin, «nouveau» et odê, «chant». Dans l’Antiquité, la palinodie était un poème dans lequel l’auteur rétractait ce qu’il avait écrit auparavant). Sens actuel, au pluriel : changement brusque d’opinion ou d’engagement. Les palinodies d’un politicien. Revirement, retournement, volte-face. De celui qui se livre à une «palinodie», on dit familièrement qu’il a retourné sa veste.
Pamphlet
Texte, en général court, qui attaque vigoureusement un individu ou une institution. Le J’accuse (1898) de Zola qui prend la défense du capitaine Dreyfus avec une rare vigueur peut être considéré comme un pamphlet. Paul-Louis Courier (1772-1825) fut un « pamphlétaire » célèbre.
Panégyrique Discours ou texte faisant d’une façon appuyée l’éloge d’un individu ou d’une institution. À ne pas confondre — cela s’est vu — avec le « générique » d’un film (qui indique les noms des différents participants).
Panoramique
1. Mouvement d’une caméra tournant sur son axe horizontalement ou verticalement. 2. Ce qui est obtenu dans un film grâce à ce mouvement.

Qui évoque le personnage de Rabelais, Pantagruel. Un repas pantagruélique. On dit aussi gargantuesque (le personnage de Gargantua a également un énorme appétit). 
Panthéisme
Doctrine selon laquelle Dieu n’est pas à côté de sa création, mais à l’intérieur de celle-ci, présent en toutes choses. Pour le panthéiste, Dieu n’est pas un principe transcendant séparé de sa création. Il fait corps avec celle-ci.
Parabole
Petit récit de caractère symbolique comportant un enseignement moral ou religieux. (les paraboles du Christ ; la parabole de Saint-Simon)
Paradoxe
Prise de position qui crée un effet de surprise parce qu’elle prend résolument le contrepied des idées communément admises. Dans le Discours sur les sciences et les arts (1750), Rousseau soutint un paradoxe qui fit scandale. En effet, la majorité des Philosophes pensaient que le progrès avait rendu les hommes plus heureux et meilleurs. Rousseau prend résolument le contrepied de cette opinion dominante, soutenant que le progrès des sciences et des techniques avait dégradé l’homme, le rendant moins bon et moins apte au bonheur. Diderot, son contemporain, procède de la même façon dans le Paradoxe sur le comédien. Il développe la thèse, à l’époque paradoxale, selon laquelle le comédien ne joue pas d’inspiration, en se prenant pour le personnage qu’il incarne, mais de sang-froid, en calculant ses effets.
Parallèle Description comparée de deux personnes ou de deux réalités. (Le parallèle entre Corneille et Racine fut longtemps un genre très pratiqué.)
Parallélisme
Construction se caractérisant par une ressemblance du point de vue de la syntaxe entre deux éléments rapprochés. Exemple : début du poème d’Éluard intitulé « Gabriel Péri » : « Un homme est mort qui n’avait pour défense Que ses bras ouverts à la vie Un homme est mort qui n’avait d’autre route Que celle où l’on hait les fusils »
Parangon
Modèle, type idéal. (Ce n’était pas un parangon de vertu.)
Paranoïaque
Personne se surestimant d’une façon maladive d’où une extrême susceptibilité et des erreurs de jugement.
Paraphrase
Commentaire d’un texte consistant à le répéter ou à l’allonger sans rien y ajouter.
Parnasse
Mouvement littéraire qui, sous l’égide de Leconte de Lisle, réagit contre certaines tendances du romantisme et condamna notamment l’expression trop directe des sentiments personnels. Le Parnasse se caractérise par le refus d’une poésie grandiloquente centrée sur le « moi », le refus de l’engagement politique, l’insistance sur l’importance du travail et de la technique dans la création, un certain goût pour l’exotisme qui tient peut-être à l’origine de ses deux principales figures (Leconte de Lisle était originaire de La Réunion et Heredia de Cuba). Ce mouvement littéraire doit son nom au titre d’une revue, Le Parnasse contemporain, qui, de 1866 à 1871 publia les œuvres des parnassiens et de leurs amis. À l’origine, le mot « Parnasse » désignait une montagne de Grèce consacrée à Apollon et aux Muses. On en faisait le séjour symbolique des poètes et le terme « Parnasse », par extension, finit par désigner les poètes et la poésie.

Parodie
Production littéraire ou cinématographique qui obtient un effet comique en présentant la caricature d’un genre sérieux. Les pièces de Corneille donnèrent lieu à de nombreuses parodies. Frankenstein Junior de Mel Brooks est une parodie du film d’horreur.

Paronyme
Se dit de mots très proches dans leur forme et provoquant, de ce fait, des confusions. (éventaire-inventaire ; induire-enduire ; éminence-imminence ; consommé-consumé.)
Péroraison
Terme technique de la rhétorique désignant la conclusion d’un discours. Ce terme technique ne comporte pas les connotations péjoratives attachées au verbe « pérorer » = discourir d’une façon prétentieuse.
Personnage
1. Sens littéraire Individu fictif qui joue un rôle dans l’action d’une œuvre littéraire ou cinématographique. Dans certains cas, un personnage peut être aussi le narrateur (Meursault dans L'Étranger). Il faut évidemment éviter d’attribuer à l’auteur les propos de ses personnages. 2. L’image de soi que l’on donne à son entourage par opposition à la « personne » qui correspond à ce que l’on est dans l’intimité.
Personnalisme
Doctrine instaurant la personne comme la valeur suprême. Les thèses du personnalisme ont été explicitées dans le Manifeste au service du personnalisme d’Émmanuel Mounier paru en 1936. Le personnalisme s’oppose, en particulier, aux systèmes pour lesquels l’intérêt collectif l’emporte d’une façon affirmée sur l’intérêt des personnes. Personnification Procédé consistant à représenter une chose ou une abstraction sous la forme d’un personnage. Victor Hugo personnifie, par exemple, la défaite dans « L’expiation », un poème consacré à la bataille de Waterloo qui figure dans Châtiments: [...] « C’est alors Qu’élevant tout à coup sa voix désespérée, La Déroute, géante à la face effarée, [...] Se lève grandissante au milieu des armées. [...] » Quand l’auteur prête vie à l’inanimé sans que se dessine nettement un personnage, il est préférable de parler d’« animation ».
Philippique
Discours violent et satirique s’attaquant à une personne ou à une institution. Le mot fait allusion aux Philippiques, discours de Démosthène (ive siècle av. J.-C.), orateur grec, qui attaquait violemment Philippe II de Macédoine. (Le ministre fut désarçonné par cette philippique.)
Philologie
Domaine du savoir centré sur l’établissement des textes anciens (mise au point d’une édition critique) ce qui implique une étude précise de l’évolution de la langue. Ce mot est en fait difficile à définir en français. Pour certains, la philologie se limite à l’étude des étymologies ; pour d’autres, elle englobe l’appréciation du texte c’est-à-dire le domaine de la stylistique.
Philosophes
Sens littéraire Employé surtout au pluriel et avec une majuscule (les Philosophes), ce mot désigne les penseurs du xvnie siècle qui luttent pour la victoire des « lumières » contre l’obscurantisme. (La leçon de tolérance des Philosophes mérite encore aujourd’hui d’être méditée.)
Philosophie1. Dans l’Antiquité grecque, l’ensemble des connaissance rationnelles. 2. Aujourd’hui, domaine de la connaissance « spécialisé dans le général ». Un certain nombre de domaines qui appartenaient autrefois à la philosophie sont devenus des sciences autonomes. La philosophie s’interroge sur la situation de l'homme dans l’univers (métaphysique), réfléchit sur les valeurs (domaine de la morale et de l’esthétique) et sur les fondements de la connaissance scientifique (épistémologie).
Physiocrates
Économistes du xviiie siècle qui accordaient la primauté aux ressources de la terre et défendaient la propriété foncière. Le chef de file de ce mouvement était François Quesnay.
Physiognomonie
Corps de doctrine selon lequel il existe une corrélation étroite entre le physique (surtout la forme du visage) et le caractère. Lavater (Suisse, xviiie siècle) est considéré comme le père de la physiognomonie. Cette prétendue science réapparaît parfois sous d’autres dénominations (par exemple la « morpho-psychologie »).
Picaresque
Qui évoque les aventures des picaros. Le « picaro » apparaît d’abord dans les romans espagnols du xvie siècle. Il s’agit d’un individu d’origine populaire — souvent un valet — qui vit d’expédients et connaît une série mouvementée d’aventures. Les récits le concernant donnaient à l’auteur l’occasion de faire une satire de la société. Figaro, personnage de Beaumarchais (Le Barbier de Séville, Le Mariage de Figaro), est directement issu de cette tradition.
Piétisme
Mouvement religieux du xviie siècle dont le foyer fut l’Allemagne et qui mettait l’accent sur l’importance d’une adhésion personnelle aux principes du christianisme. Pour Spener, fondateur du piétisme et ses disciples, la religion est plus de l’ordre du cœur que de celui de l’esprit.
Plagiat
Forme de vol consistant à présenter comme siens les textes d’un auteur que l’on a simplement copiés ou traduits. Le responsable d’un plagiat est un « plagiaire ».
Plébéien
1. Antiquité romaine Qui fait partie du « second ordre » (la « plèbe »), lequel correspond aux classes populaires, par opposition aux « patriciens » qui correspondent aux classes aisées. 2. adj. Appartenant aux classes populaires, caractéristique de cette catégorie sociale. L’idée d’une certaine vulgarité est souvent associée à ce sens.