PA KIN (pseud. de Li Fei-kan)
PA KIN (pseud. de Li Fei-kan). Romancier chinois. Né à Tch’engtou (Sseu-tchouan) en 1904, d’une riche famille patriarcale. De tempérament passionné, il s’enthousiasme très jeune pour les idées anarchistes, qu’il contribue à répandre. Son pseudonyme Pa Kin s’inspire des noms de Bakounine et Kropotkine. De 1927 à 1929, il vit en France où il s’intéresse particulièrement à la Révolution française et à l’anarchisme. Il traduit Kropotkine. C’est à Paris qu’il écrit son premier roman Destruction [1929]. Publié en Chine dans Le Mensuel du roman, il lui apporte la célébrité. A son retour en 1929, il vit à Shanghaï et se consacre au travail littéraire, conçu comme une mission dont l’écrivain n’est que l’instrument. Parmi ses nombreux romans et nouvelles, l’œuvre la plus importante, qui a ses racines dans la propre jeunesse de l’auteur, est sa trilogie Torrent dont le premier volet Famille paraît en 1933, suivi de Printemps [ 1938] et Automne [1940], âpre tableau de la famille patriarcale qui étouffe et détruit la jeunesse. A partir de 1935, après un séjour au Japon, Pa Kin fonde et dirige des revues littéraires, en particulier La Vie littéraire [Wen-houa cheng-houo] qui publie des œuvres chinoises et des traductions. Il milite pendant la guerre à la Fédération des écrivains et artistes antijaponais et écrit des romans qui reflètent la vie du temps de guerre : Feu [1940, 1942, 1945] publié en trois parties, Nuit glacée [1946]. En 1944, paraît aussi Le Jardin du repos, histoire du déclin des grandes familles traditionnelles, à travers la chronique d’une riche demeure qui fut celle de Pa Kin. Après 1949, date à laquelle il renonce officiellement à l’anarchisme, il occupe de hauts postes officiels dans le domaine des lettres mais n’écrit plus de grand roman. Critiqué déjà pour son passé anarchiste en 1958, il subit de dures brimades pendant la Révolution culturelle qui l’envoie dans une « école du 7 mai ». Libéré en 1973, il est ensuite réhabilité. Écrite en langage simple et émouvant, l’œuvre immense de Pa Kin, bien qu’inégale, est celle d’un des plus grands romanciers chinois du XXe siècle.