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Otton III ; roi de Germanie [983-1002] et empereur [depuis 996].

Otton III ; roi de Germanie [983-1002] et empereur [depuis 996]. Né en 980, le jeune fils d'Otton II avait été reconnu roi en 983. Il est couronné à Aix le 25 décembre 983. Placé sous la tutelle de sa mère, la byzantine Théophano (991) puis de sa grand-mère Adélaïde (999), il ne commence à régner effectivement qu'en 996. En 985, la Bavière est restituée à Henri le Querelleur (995), mais la Carinthie laissée à son duc Henri ; la marche du Nord est confiée à un homme nouveau, le comte Liu-thar de Walbeck, de même que la Misnie à l'énergique comte Ekkehard. En 987, la cour de Germanie tire les ficelles de l'avènement de Hugues Capet. Pendant ce temps, O. reçoit une éducation soignée, et trouve l'inspiration de son court règne chez de grands lettrés, le Grec Jean Philagathos, le Saxon Bernard d'Hildesheim, le Français Gerbert (pape Silvestre II). Ainsi ouvert à une idée universaliste de l'Empire (il est couronné empereur le 21 mai 996), O. va tenter d'en promouvoir la restauration (renovatio impe-rii Romanorum, restitutio rei publicae), idée qui a déjà fait son chemin sous Otton II, dont la politique de substitution à Byzance n'a eu pour l'instant que de maigres résultats, mais dont O. porte à son apogée l'expression idéologique. Elle est associée de près à une politique de réforme de l'Église qui, jusque dans les années 1050, se fait par la volonté impériale, avec l'aide d'une papauté sous tutelle, imposée aux Romains : alors que Jean XV [985-996] a encore les mains libres et a plus à craindre des Crescenzi romains que d'une cour lointaine, avant d'être aidé par l'Empereur en 995, O. choisit pour lui succéder un Allemand, Brunon, fils de son cousin le duc Otton de Carinthie, qui devient Grégoire V [996-999], puis son conseiller Gerbert d'Aurillac (Silvestre II). En 1001, O. prend le titre de servus apostolorum (le pape est traditionnellement servus servorum Dei) : un humble vicaire, mais un délégué du pouvoir divin. Pendant un demi-siècle, réforme des moeurs, lutte contre la simonie et le nico-laïsme, dotation des évêchés et abbayes en terres et droits de la puissance publique, iront de pair avec service du roi et investiture par celui-ci : ce que l'on nomme le système de l'Église d'Empire (Reichskir-chensystem) et qui se construit très progressivement. C'est aussi à un plan d'ensemble que se rattache une active politique de mission vers l'est et d'établissement d'amitiés avec les autres royaumes chrétiens : la Fran-cie de l'Ouest, où les Capétiens n'ont pas les moyens d'être dangereux, la Pologne de Boleslas Chrobry et la Hongrie de saint Étienne, qui y trouvent pour l'heure leur légitimation. La réalité pourtant est rebelle : les Romains ne sont pas très satisfaits de voir leur Ville promue au rang de capitale d'un Germain qui se prend pour Constantin, les princes allemands restent turbulents. Le rêve s'effondre à la mort d'O. (23 janv. 1002), survenue près du mont Soracte, alors qu'il cherchait à reprendre Rome, en révolte depuis février 1001. Il est enseveli à Aix-la-Chapelle, près du tombeau de Charlemagne qu'il avait exploré en 1000.



OTTON III (980-Paterno, près de Viterbe, 1002). Roi de Germanie (983) et empereur germanique (996-1002), Otton III choisit Rome comme capitale du Saint Empire, rêvant de reconstituer l'Empire romain chrétien. Élève du savant Gerbert d'Aurillac, il fit de ce dernier un pape sous le nom de Sylvestre II (999). Mais il fut chassé de Rome par une révolte et mourut peu après. Le renouveau de l'Empire sous Otton III s'accompagna d'un renouveau des lettres et des arts.

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