ostracisme (ostrakismos)
ostracisme (ostrakismos). À Athènes, au Ve siècle av. J.-C., institution que l’on attribue traditionnellement à Clisthène (508/507 av. J.-C.), grâce à laquelle un citoyen en vue, mais impopulaire, pouvait être banni pendant dix ans sans perdre ses biens. Chaque année, l'ekklêsia votait pour savoir si l’on devait procéder à un ostracisme. Si l’accord se faisait sur le principe de l’ostracisme, chaque citoyen qui souhaitait voter inscrivait sur un tesson le nom de la personne dont le bannissement hors de l’État lui semblait nécessaire au bien public. Pourvu qu’il y eût un total de 6 000 votants, la personne dont le nom apparaissait le plus souvent était bannie. Le premier homme ostracisé, en 487 av. J.-C., fut un certain Hipparque, ami de l’ancien tyran Hippias, suivi en 486 par Mégaclès (3), de la famille des Alcméonides, et en 485, par un autre partisan d’Hippias : on craignait sans doute qu’ils ne défendissent le rétablissement de la tyrannie et les envahisseurs perses. Parmi d’autres hommes importants connus pour avoir été ostracisés, on compte Xanthippe, Aristide, Thémistocle, Cimon et Thucydide, le fils de Mélésias. Hyperboles, peut-être en 417, est la dernière victime connue. Après, on réalisa que l’ostracisme n’était pas la manière la plus convenable de traiter les hommes politiques. Plusieurs centaines d’astraca ont été retrouvés dans les fouilles à Athènes, certains portant des noms qui nous sont par ailleurs totalement inconnus. On a retrouvé une cache contenant environ deux cents tessons, tous avec le nom de Thémistocle, mais avec seulement quelques écritures différentes : sans doute ses ennemis politiques voulaient-ils les distribuer. L’ostracisme a existé dans quelques autres Etats grecs, peu nombreux. À Syracuse, l’institution s’appelait «pétalisme», car on écrivait les noms sur des feuilles d’olivier (pétales).
OSTRACISME, n. m. 1° Chez les Grecs, procédure par laquelle l’assemblée du peuple bannissait (excluait) pour dix ans un homme politique indésirable (souvent par crainte de son ambition).
2° Sens actuel : action d’exclure du groupe (ou de tenir à l’écart) l’un des membres de ce groupe. Être frappé d'ostracisme par la majorité de ses camarades, de ses concitoyens. Par extension : hostilité générale d’une collectivité à l’égard d’un individu, ou parfois d’un petit groupe.
N.B. Ce terme n’a rien à voir avec le mot racisme. Il vient du grec ostrakon, qui désigne un morceau de poterie où chaque citoyen inscrivait son vote relatif à la décision d’ostracisme, au sens n° 1.
ostracisme, bannissement. Le mot vient d’ostrakon, qui signifie « coquille » et désigne aussi le tesson de poterie, car les noms des ostraciés étaient marqués sur un tesson par les votants. Il fut institué dans les démocraties pour permettre, par simple vote du peuple et sur proposition d’un citoyen, d’éloigner, temporairement ou définitivement, certains hommes politiques dont on craignait les ambitions. L’institution fut établie par Clisthène, afin d’éloigner d’Athènes le tyran Hipparque, fils de Pisistrate. L’ostracisme existait hors d’Athènes, à Mégare, Argos, Éphèse, Milet, Syracuse, où il s’appelait « pétalisme », et ne subsista que peu de temps ; mais c’est surtout la démocratie athénienne qui nous le fait connaître. Chaque année, à la sixième prytanie, l’ecclésia, lors de son assemblée, examinait la question de l’ostracisme. Si une victime était désignée, on décidait par vote qu’il y aurait lieu à une ostracophorie ; dans ce cas, celle-ci était remise à six mois plus tard ; alors se tenait l’ostracophorie, assemblée extraordinaire présidée par les neuf archontes et tenue sur l’agora. On inscrivait le nom du personnage sur un ostracon et il fallait qu'il eût plus de six mille suffrages, c’est-à-dire certainement les deux tiers, pour qu'il fût ostracié. Le banni pouvait d’ailleurs être rappelé peu après ; ainsi en fut-il pour Aristide. L’ostracié résidait où il voulait et conservait ses biens. Les partis l’utilisèrent pour éloigner leurs adversaires politiques, mais, à la fin du Ve s. av. J.-C., on ne recourut plus à l’ostracisme ; on lui préférait l'atimie.
OSTRACISME. Créé par Clisthène vers 507 av. J.-C., il désignait le jugement par lequel les Athéniens réunis à l'Ecclésia exilaient pour dix ans un citoyen soupçonné de tyrannie. Son nom était inscrit sur un tesson de céramique. La première condamnation fut prononcée en 488 av. J.-C. et les plus célèbres hommes ostracisés furent Miltiade, Thémistocle, Aristide et Cimon. Cette institution fut supprimée en 417 av. J.-C. Voir Démocratie athénienne.