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Ostermann, Henri-Jean

Ostermann, Henri-Jean [Andreï Ivano-vitch], comte d' (Bochum, Westphalie, 1686-Bérézov, Sibérie, 1747); vice-chancelier russe [1725-1741]. Ce fils d'un pasteur allemand est entré au service de la Russie en 1704. Par son activité d'interprète, il s'est immiscé dans les affaires diplomatiques, et est monté en grade, lentement, mais sûrement. Il demeure protestant, mais épouse une Russe, et la Russie devient sa seconde patrie. Parvenu au poste de vice-chancelier, il est, après la mort de Pierre le Grand et sous le règne d'Anna Ivanovna, un élément de stabilité au milieu des luttes et intrigues ininterrompues, jusqu'au jour où la tsarine Elisabeth, après le putsch militaire qui l'amène au pouvoir, l'expédie en Sibérie, où il meurt en 1747 dans une grande pauvreté. A la tête de la politique extérieure russe pendant de nombreuses années, il acquiert la réputation d'être l'un des diplomates les plus avisés de son époque. Sa politique, fondée sur la communauté des intérêts de la Russie et de l'Autriche, vise, dans la lignée de celle de Pierre le Grand, à maintenir la faiblesse interne de la Pologne et à provoquer une percée de la Russie en direction de la mer Noire. L'appui donné par la Russie au fils du roi de Pologne Auguste II le Fort contre Stanislas Leczinski lors de la guerre de Succession de Pologne (1733-1735) permet à celui-ci d'être définitivement reconnu comme roi de Pologne sous le nom d'Auguste III. La guerre avec la Turquie (1735-1739) ne donne pas à la Russie un accès à la mer Noire, mais la Russie devient, grâce à ses victoires, la rivale de l'Autriche dans les Balkans. C'est pourquoi il est injuste d'inclure O. dans la réprobation générale qui pèse sur les conseillers allemands de la tsarine Anna Ivanovna.

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