orientalisme
orientalisme
Intérêt artistique prononcé pour les moeurs, les formes et les couleurs orientales.
Commentaire Le goût de l'Orient apparaît dès le XVIIe siècle en France avec les récits de voyage de Chardin et de Tavernier en Turquie et en Perse. D'où la naissance des turqueries dans les comédies à la mode, le Bourgeois gentilhomme, de Molière, par exemple. Ce goût ne s'éteint pas au XVIIIe siècle, où Montesquieu publie les Lettres persanes ; au XIXe siècle, où Hugo se laisse séduire par les Orientales et Nerval par un Voyage en Orient. La mode s'amplifie avec les conquêtes coloniales. Les peintres (Vernet, Fromentin...) multiplient les sujets orientaux. La Belle Époque voit les décorations de ses salons et boudoirs surchargées de tablettes d'ivoire, de porcelaines, de lourdes tentures et de tapis orientaux. Pierre Loti ira même jusqu'à reconstituer dans sa maison de Rochefort une mosquée pour écrire Aziyadé.
Exemple Je traversais hier au soir Stamboul à cheval pour aller chez Izeddin-Ali. C’était la grande fête du Baïram, grande féerie orientale, dernier tableau du Ramadan : toutes les mosquées illuminées ; les minarets étincelants jusqu’à leur extrême pointe ; des versets du Koran en lettres lumineuses suspendues dans l’air ; des milliers d’hommes criant à la fois, au bruit du canon, le nom vénéré d’Allah ; une foule en habits de fête, promenant dans les rues des profusions de feux et de lanternes ; des femmes voilées circulant par troupes, vêtues de soie, d’argent et d’or. (Pierre Loti, Aziyadé.}