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ORDONNANCE SUR L'ARMÉE (Grande)

ORDONNANCE SUR L'ARMÉE (Grande) Une des principales réformes du règne de Charles VII, elle vise à mettre fin aux désordres créés par les armées privées levées par les seigneurs qui, en cas de manquement au versement de leur solde, se rattrapent sur la population locale, qu’elles volent et pillent. L’ordonnance stipule que seul le roi* peut lever des troupes - sous peine, pour qui enfreindrait cette disposition, d’être accusé de crime de lèse-majesté. En même temps, les capitaines des Compagnies constituées illégalement sont appelés à désobéir à qui les a recrutés. Prise le 2 novembre 1439, cette ordonnance est la première étape de l’importante réforme de l’armée.

Nom donné à partir de 1805 à l'armée impériale de Napoléon Ier. Le recrutement était fondé sur la conscription (loi Jourdan du 5 sept. 1798) qui appelait sous les drapeaux, pour quatre ans, les jeunes hommes non mariés de vingt à vingt-cinq ans. Chaque année un nombre d'hommes, fixé par sénatus-consulte, était appelé selon les besoins de l'armée en commençant par les plus jeunes. Les besoins de la guerre ne cessèrent d'alourdir la conscription : 60 000 hommes furent levés en 1803, 100 000 en 1805, 1806 et 1807, 276 000 pour 1808 et 1809. Leur nombre s'éleva jusqu'à 340 000 hommes en 1811, 252 000 en 1812 et 857 000 en 1813. En outre, l'empereur demandait aux pays annexés leur contribution en hommes : ce furent les contingents alliés. À la veille de la campagne de Russie, la Grande Armée était constituée pour plus de la moitié d'étrangers. On estime que 2 400 000 hommes furent mobilisés durant le premier Empire. Napoléon modifia peu l'organisation de l'armée. La création la plus originale fut celle de la Garde impériale, corps d'élite fort de 80 000 hommes rigoureusement selectionnés, où le moindre soldat avait le rang de sergent. Le Bulletin de la Grande Armée, imprimé dans Le Moniteur entre 1805 et 1812, rapportait toutes les opérations militaires et servait la propagande.

GRANDE ARMÉE. Nom donné à l'armée commandée par Napoléon Ier de 1805 à 1814. Grâce à son nombre et à son extraordinaire mobilité, entièrement dévouée à son chef, elle fut un admirable instrument de conquête. En vertu de la loi de conscription de 1798, tous les jeunes gens non mariés âgés de 20 à 25 ans étaient soumis aux obligations du service actif pour une durée de quatre ans, en commençant par les plus jeunes. Cependant, compte tenu de l'extension des campagnes, Napoléon dut, à partir de 1806, appeler des classes par anticipation et plus tard incorporer ceux qui étaient dispensés de service. Le nombre total des mobilisés atteignit en France, de 1800 à 1815, environ 1 600 000 hommes auxquels s'ajouta un grand nombre d'étrangers levés dans les pays annexés ou alliés de la France (Italiens, Suisses, soldats germaniques, Polonais, Hollandais, Espagnols, Portugais, etc.). On estime ainsi à 2 400 000 le nombre total de mobilisés durant l'Empire. Napoléon modifia assez peu l'organisation de l'armée, conservant sa répartition en régiments, brigades et divisions. Les officiers subalternes n'avaient d'autre instruction que celle de simple soldat. À partir de 1808 cependant, l'école de Saint-Cyr forma les officiers destinés aux grades supérieurs. Napoléon donna une grande importance à l'infanterie légère qui, devant la ligne de front, préparait l'attaque. Il augmenta aussi l'effectif de la cavalerie (jusqu'à 98 régiments), et si le matériel de l'artillerie ne se renouvela pas (canons Gribeauval portant à 600 m), il s'accrut de façon considérable. La création la plus originale de Napoléon resta la Garde impériale, « l'élite de l'élite », forte de plus de 80 000 hommes, qui finit par constituer une véritable armée de réserve. Napoléon s'intéressa peu au service de l'intendance, d'où le vol et le pillage, le service de santé demeurant aussi cruellement déficient : les blessés restaient sans soins sur les champs de bataille et les opérés succombaient souvent à la gangrène. Ces soldats, mal vêtus, mal nourris, furent loin de constituer une armée modèle. Voir Grognards.

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