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Olga (morte en 969) ; princesse de Kiev [945-962].

Olga (morte en 969) ; princesse de Kiev [945-962]. On trouve en O., femme du prince Igor et régente pendant la minorité de son fils Sviatoslav, une personnalité féminine intelligente et énergique, qui sait maintenir une cohérence entre les forces encore très centrifuges de la jeune principauté de Kiev. Fils et successeur d'Oleg, Igor avait multiplié les expéditions guerrières, échouant au siège de Constantinople (941), mais parvenant à renouveler le traité commercial avec l'empereur (944). En 945, il mourait en voulant imposer tribut aux Slaves Drevlianes. O. décapite leur classe dirigeante en faisant assassiner de la manière la plus sournoise plusieurs de leurs chefs. Elle est tout aussi énergique dans la régence qu'elle exerce jusqu'à la majorité de son fils Sviatoslav. Elle fait édifier un palais en pierre à Kiev ; elle intensifie les relations entre Kiev et Byzance qui cherche, par des moyens spirituels, à attirer son tumultueux voisin dans sa sphère d'influence. Elle se rend elle-même dans la capitale (954-955 ?), où elle est accueillie avec un grand respect par Constantin VII ; c'est sans doute alors qu'elle reçoit le baptême et que, selon une pratique courante à l'Ouest comme à l'Est, elle prend un nouveau prénom, à fortes connotations politiques : O. reçoit celui d'Hélène, épouse du basileus. Cependant la christianisation de la Russie est à peine amorcée, peut-être à cause d'une réaction païenne, peut-être à cause du refus de Byzance de faire droit à la demande russe d'une Église autonome. Toujours est-il que, volonté de faire contrepoids ou d'ouvrir de nouvelles voies commerciales, O. envoie en 959 une ambassade au roi de Germanie, Otton Ier. Les missionnaires envoyés par ce dernier avec le rang d'évêque, Libutius, puis Adalbert, moine de Saint-Maximin de Trêves, n'ont pas grand succès. Au cours de la régence d'O., on voit s'opérer un début de fusion entre Russes et Slaves : O. porte un nom tiré du norrois (Helga), comme Oleg et comme son époux Igor (Ingvar) ; leur fils Sviatoslav porte un nom slave. Bibliographie : V. Vodoff, Naissance de la Chrétienté russe, 1988.

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