Ode
Poème lyrique divisé en strophes égales entre elles.
Commentaire À l'origine, chez les Grecs — et particulièrement les poètes de Lesbos —, l'ode est un poème chanté. Elle célèbre les plaisirs de la table et de l'amour (Sappho, Alcée), chante les hauts faits des grands hommes (Pindare). Redécouverte en Italie dès le XIVe siècle (Pétrarque), l'ode est introduite en France par la Pléiade. Elle illustre alors les thèmes traditionnels hérités de l'Antiquité. Le genre brille par la variété des rythmes et le savant agencement des strophes. Avec le XVIIe siècle, l'ode devient plus savante, moins pimpante. Elle retrouvera les chemins d'un lyrisme sincère avec Chénier, au XVIIIe siècle, avant d'être assimilée par la grande poésie lyrique des romantiques (Hugo avec les Odes et Ballades). Le genre se perpétue jusqu'à notre siècle, où Paul Claudel, dans ses Cinq Grandes Odes (1910), lui ouvre les espaces cosmiques.
Citation Même carence des théoriciens en ce qui concerne l’ode, type le plus représentatif du genre lyrique. On lui demande de la noblesse dans « l’expression comme dans la matière » ; ses sujets sont très variés : « Louange aux Dieux, éloge des grands exploits, amour. » Mais ce qui lui donne sa place originale parmi les autres productions poétiques, c'est qu'au lieu de se soumettre à la raison, elle veut cette « fureur » que Ronsard demandait dans toute création poétique ; elle doit donner l'apparence du désordre. (Philippe Van Tieghem, les Grandes Doctrines littéraires en France.}