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Obscurité

L’obscurité est le vice majeur du style. C’est même un des rares points sur lesquels toute la tradition rhétorique est d’accord. Concrètement, l’obscurité vient surtout des diverses sortes d’équivoques : donc essentiellement de faits d’élocution, y compris de composition. La question tient ainsi à la fois au choix des termes, qui peuvent en eux-mêmes n’être point clairs, et à l’arrangement syntaxique de la phrase, qui peut prêter à confusion ou à ambiguïté. Mais les choses ne sont pas si limpides. D’une part, certains genres peuvent favoriser des usages langagiers particulièrement exposés au défaut d’obscurité, notamment dans l’emploi des figures. D’autre part, il faut prendre garde à la relativité du sentiment d’obscurité : même au sein du français moderne, les usages syntaxiques ont changé en fonction de l’évolution du goût, et ce qui est ou a été obscur pour les uns n’est pas forcément ou n’a pas été obscur pour d’autres. On admettra seulement qu’en rhétorique prescriptive, la tendance, voire la manie, française est bien la chasse de plus en plus fréquente, voire suicidaire, à toute ombre d’obscurité. Celle-ci s’oppose donc à la clarté et pose un vrai problème par rapport à l’ingéniosité.

=> Oratoire, élocution, composition; qualités, vices, style, genre, niveau ; figure ; clarté, ingéniosité, équivoque.

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