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Nouvelle économie géographique

Dans les années 1990, on assiste à une tentative de renouvellement de l'économie urbaine et régionale, sous le vocable de « nouvelle économie géographie », qui reflète l'intérêt des économistes envers l'espace géographique. Notons que, contrairement à d'autres théories économiques (comme les théories de la croissance ou du commerce international), dans ce domaine il n'y a pas de théorie constituée « ancienne » se référant à l'économie géographique, sinon la science régionale « classique » des années 1950-1970. Donc il s'agit pour l'essentiel de la réincarnation de la science régionale, lancée il y a cinquante ans par Isard, Alonso et leurs collègues. On revoit le rôle de l'histoire dans l'organisation économique - comme disait Krugman : « l'histoire compte » -, les rôles des extemalités, les transports, la question des rendements croissants autour de la production, etc. Tout simplement on explique l'agglomération et la dispersion. L'ambition de la nouvelle économie géographique serait de reprendre l'objet de la science régionale avec un niveau d'abstraction et de rigueur de l'économie formalisante. Les nouvelles théories de croissance ont également contribué au progrès de l'économie géographique. L'idée que la croissance est localisée et dépend de facteurs propres à certains sites est à l'origine de nombreuses contributions empiriques récentes qui apportent un éclairage nouveau sur les mécanismes de la croissance. On peut résumer que cette nouvelle économie géographique ou science régionale renouvelée utilise mieux les théories économiques modernes, ce qui est particulièrement vrai dans les domaines de l'organisation industrielle, de l'économie urbaine et régionale, complétés par la nouvelle théorie du commerce international et par les théories de la croissance endogène initiées par les travaux de Paul Romer. Parmi les représentants de cette tendance on trouve P. Krugman, M. Fujita, J.-F. Thisse, J. Venables, G. Duranton, entre autres.

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