Nouvelle (dictionnaire littéraire)
Nouvelle. Genre narratif de forme brève, difficile à saisir car protéiforme. La frontière entre le roman et la nouvelle est peu aisée à établir, le seul critère (nécessairement flou) étant la longueur. Les écrivains eux-mêmes hésitent parfois sur la classification. Ainsi Mérimée, à propos de Colomba, déclare-t-il : « mon roman ou plutôt ma nouvelle ». Ce qui permet de distinguer la nouvelle du conte, c’est qu’elle se situe dans un univers de vraisemblance, tandis que le conte, franchement irréaliste, crée un monde de fantaisie, soit que l’action soit entachée de merveilleux, soit que la narration, dans son mode d’expression, soit irréalisante, comme dans certains contes de Voltaire par exemple.
L’ancêtre de la nouvelle est le lai, tel qu’il apparaît avec Marie de France dans le dernier tiers du XIIe siècle. Le genre proprement dit naît en France au XVe siècle avec un recueil anonyme, les Cent Nouvelles (1462), où se marque l’influence de la novella italienne, forme attestée depuis longtemps en Italie et déjà consacrée par Boccace avec le Décameron (1353).
Exceptionnellement une ou plusieurs nouvelles peuvent être enchâssées dans un roman. C’est le cas, dès le XIIIe siècle, dans La Mort du roi Arthur. Scarron, dans Le Roman comique au XVIIe siècle, Diderot, dans Jacques le fataliste au XVIIIe siècle, usent également du procédé.
Vu la brièveté du genre, il est rare que la nouvelle soit publiée seule. Elle est presque toujours insérée dans un recueil où les différentes nouvelles n’ont aucun lien entre elles. Il peut arriver qu’elles soient reliées par un artifice narratif. C’est le cas dans le Décameron où cent nouvelles sont distribuées en dix journées (à cause de la peste, dix jeunes nobles sont isolés ensemble pendant dix jours; chacun, pour divertir les autres, raconte une nouvelle chaque jour), procédé que Marguerite de Navarre imite dans L'Heptaméron (1547).
Liens utiles
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- Edmond DE GONCOURT écrit, dans la préface des Frères Zemganno (1879) : Le réalisme, pour user du mot bête, du mot-drapeau, n'a pas l'unique mission de décrire ce qui est bas, ce qui est répugnant, ce qui pue. Il est venu au monde aussi, lui, pour définir dans de « l'écriture artiste » ce qui est élevé, ce qui est joli, ce qui sent bon, et encore pour donner les aspects et les profils des êtres raffinés et des choses riches : mais cela en vue d'une étude appliquée, rigoureuse et non co
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