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nouvelle

nouvelle
Court récit en prose qui développe une histoire à valeur dramatique.
Commentaire Genre elliptique, la nouvelle séduit généralement par l'économie des moyens qu'elle met en oeuvre : un sujet simple, une durée bien encadrée, des personnages saisis sur le vif, les moments forts d'une histoire. Souvent, le dénouement ménage un effet de surprise ou présente une situation fortement caractérisée, à valeur morale. D'inspiration variée, la nouvelle peut être réaliste ou fantastique. Elle apparaît sous ces deux formes chez Maupassant (1850-1893), le grand maître d'un genre pourtant peu prisé en France.
Citations La nouvelle est principalement très convenable à l'humeur prompte et vive de notre Nation. Nous haïssons tout ce qui s'oppose à notre curiosité ; nous voudrions presque commencer la lecture d'un volume par la fin, et nous ne manquons jamais d'avoir du dépit contre les auteurs qui ne ménagent pas assez les moyens de nous satisfaire promptement. (Du Plaisir, Sentiments sur les lettres, 1683.) Pour beaucoup de lecteurs, la nouvelle ne serait qu'un vide-poches, où les auteurs déversent des histoires qui ne sauraient figurer dans un roman. (René Godenne, Histoire de la nouvelle française aux XVIIe et XVIIIe siècles.)

NOUVELLE, n. f. Au sens littéraire, court récit en prose, généralement centré sur un seul événement, avec des personnages peu nombreux. A la différence du roman, la nouvelle est courte (d’une ou deux pages à quelques dizaines), d’une narration ramassée. A la différence du conte, la nouvelle met en scène des personnages vraisemblables (et non pas irréels ou merveilleux comme les ogres ou les fées). Sa forme brève illustre en général un thème précis, ce qui n’exclut pas des messages de portée symbolique. La fin de la nouvelle, souvent tragique, est particulièrement soignée pour surprendre le lecteur et lui donner à penser, à méditer. Mérimée, Maupassant, Edgar Poe, Borges, Buzzati, Marcel Aymé, Stefan Zweig sont des auteurs de nouvelles remarquables, même si leurs récits ne portent pas toujours ce nom, et font parfois intervenir le fantastique. Un auteur de nouvelle s’appelle un nouvelliste.

NOUVELLE nom fém. — Genre littéraire narratif qui se distingue du roman par sa brièveté, et du conte par sa volonté de vraisemblance psychologique. ÉTYM. : de l’italien novella. Dans Technique de la nouvelle chez Buzzati (Pierre Bordas et fils), Véronique Anglard définit ainsi la nouvelle. Il s’agit d’un « genre de tradition orale » qui met souvent en scène les choses du point de vue d’un narrateur qui peut être soit le témoin soit l’acteur des aventures qui nous sont relatées. De plus, la nouvelle « part de faits vraisemblables pour maintenir le lecteur en haleine soit en se teintant de fantastique soit en demeurant réaliste ». Enfin, « elle est courte » : « centrée sur une seule action, même si plusieurs péripéties se succèdent », « elle tend à illustrer une seule idée ». Définie ainsi, on voit que la nouvelle est proche tout à la fois du roman, du poème en prose et du conte. La frontière est souvent particulièrement difficile à dessiner. Cependant, la nouvelle réussie se reconnaît à sa densité qui lui permet, sans basculer dans la poésie et le merveilleux ni renoncer au vraisemblable et au psychologique, de frapper fortement le lecteur. Ainsi que le déclarait Baudelaire : « La nouvelle a sur le roman à vastes proportions cet immense avantage que sa brièveté ajoute à l'intensité de l'effet. » La littérature française du Moyen Age connaissait des formes narratives brèves telles que le lai ou le fabliau. Cependant, c’est avec la traduction de recueils italiens comme Le Décaméron de Boccace que la nouvelle naît véritablement en France au XVe siècle. Le livre de Boccace présentait au lecteur cent nouvelles qui, racontées sur dix jours, traitent toutes de la passion amoureuse. Marguerite de Navarre écrira, quant à elle, L'Heptaméron (1558-1559). On affirme souvent que la nouvelle est un genre qui réussit peu aux écrivains français. C’est oublier cependant ces réussites magistrales que sont, par exemple, Les Diaboliques de Barbey d’Aurevilly ou certains des textes de Maupassant {Contes et nouvelles) voire d’Alphonse Daudet {Les Lettres de mon moulin, Les Contes du lundi). L’auteur de nouvelles est un nouvelliste.

—► Conte