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NOËL Marie

NOËL Marie 1883-1967 A l’âge de quinze ans Marie Mélanie Rouget demanda à Dieu de beaucoup souffrir, d’être poète et d’être sainte. Sans préjuger des deux autres termes de sa requête, elle fut exaucée du moins sur le chapitre de la poésie. Son premier recueil, Les Chansons et les Heures, paru en 1920, est très bien reçu par la critique ce qui l’encourage à donner Chants de la Merci (1930) et Le Rosaire des Joies (1930). Il est étonnant que, sans sortir de l’ombre de la cathédrale d’Auxerre, cette «gamine angélique» ait été reconnue quasi unanimement comme un grand poète. C’est sans doute qu’il est difficile de résister à sa musicalité, à sa simplicité, qui cache si bien une grande virtuosité rythmique, à cette fraternité paysanne, bourrue et douce, qui évoque l’antan des imageries populaires. Ses deux derniers recueils, Chants et Psaumes d'Automne (1947) et Chants d'Arrière Saison (1961) révéleront, au delà de l'aimable poésie de l'amour charité, la profondeur des abîmes désespérés que cette authentique mystique dut traverser. La poésie de Marie Noël n'est ni révolutionnaire ni même novatrice; classique dans sa forme, recourant aux rimes ou aux assonances, usant de vers mesurés, elle a, outre une extrême musicalité, un ton bien à elle qui donne l’impression de n'être d'aucune époque en particulier: intemporelle.

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