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NOAILLES Anna de [princesse Brancovan, comtesse Mathieu de] 1876-1933

NOAILLES Anna de [princesse Brancovan, comtesse Mathieu de] 1876-1933

Poète. Née à Paris d'un prince roumain et d'une Grecque, la comtesse de Noailles apporte aux vertus ethniques de la poésie française cet abandon sans réticence dans la ferveur, vertu qui est orientale avant tout, et que l'on crut d'un autre temps. (L'épithète « néo-romantique » que l'on attache à son art est due à cette méprise.) Du Cœur innombrable (1901) et des Éblouissements (1907) jusqu'aux Forces éternelles (1921) et à L'Honneur de souffrir (1927), son orgueil païen d'être belle cède peu à peu la place à la fascination de la mort, qu'elle nomme (peut-être pour l'exorciser d'une flatterie) : l'ombre. La meilleure preuve que sa thématique, que l'on a qualifiée perfidement de «féminine», n'était pas dépassée, c'est que, peu après, Colette saura la faire « neuve à nouveau»; Colette qui, elle aussi, n'ose s'adresser à la Nature qu'en lui disant « vous », et qui aurait pu, elle aussi, dire à cette déesse :

Ayant pour toute joie et toute connaissance Votre âme impétueuse aux ruses d'animal.

■ Œuvres - Œuvres complètes (Calmann-Lévy). ■ Critique -J. Larnac, La Comtesse de Noailles, sa vie, son œuvre (Sagittaire, 1931 ). -J. Cocteau, Là Comtesse de Noailles, oui et non (Perrin, 1964). -L. Perche, Anna de Noailles (Seghers, 1964),

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