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niveau

Pour analyser la plupart des phénomènes sociaux il est nécessaire de soumettre la totalité que chacun d’entre eux constitue à une saisie, puis à une lecture ou à un déchiffrage effectués à partir d’un point de vue particulier. En multipliant ces points de vue on évite que l’observation du phénomène et son analyse ultérieure ne laissent un résidu trop important ; ces divers points de vue successivement utilisés forment autant de niveaux de la réalité étudiée : par exemple, le niveau économique, le niveau technologique, le niveau idéologique, etc. Ces niveaux qui n’ont initialement d’autre existence que méthodologique, peuvent finir par recevoir, chez certains auteurs et comme à leur insu, un statut ontologique, le point de vue devenant ainsi partie intégrante de la réalité analysée, le niveau acquérant parfois une présence si impérieuse que la notion de totalité en pâtit plus ou moins. En toute rigueur le recours à un niveau de lecture ou d’interprétation donne seulement la signification partielle d’un phénomène, le recours au niveau économique, par exemple, donnant la signification ou l’aspect économique d’une institution complexe comme la kula et rien de plus. Il reste donc toujours nécessaire de dépasser la connaissance indépendante de tous ces éléments partiels appréhendés aux divers niveaux pour les replacer dans l’ensemble des inter-relations qui les unissent les uns aux autres. Seule la visée du fait social total permettant de donner sens au phénomène étudié. La Geste d’Asdiwal (1958) de Lévi-Strauss est un exemple très éclairant de l’utilisation de multiples niveaux pour effectuer une lecture féconde d’un mythe en plusieurs versions.

V. aussi infrastructure, superstructure.

(Angl. : level.)

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