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Nietzsche et l'ivresse de la danse

«Celui qui est saoul du jeu et qui n'a point, par de nouveaux besoins, de raison de travailler, celui-là est pris parfois du désir d'un troisième état, qui serait au jeu ce que planer est à danser, ce que danser est à marcher...» Nietzsche, "Humain trop humain" (1878).
Si l'on considère le travail comme aliénant (c'est-à-dire qu'il soumet l'homme à autre chose que soi-même), on peut être tenté de penser que c'est dans le loisir que l'homme va pouvoir s'accomplir. Mais Marx explique que le repos octroyé au travailleur n'est en fait qu'un moyen de lui laisser le temps de reconstituer sa force de travail. C'est pourquoi Nietzsche parle d'un «troisième état»: un état où travail et jeu se confondent. C'est, par exemple, l'état de l'artiste. Cela ne signifie pas que celui-ci ne peine pas au travail, ni qu'il ne doive pas apprendre à maîtriser de multiples techniques. Mais au lieu d'être asservie à une production utilitaire, son oeuvre, sa création, est une fin en soi, qui lui permet d'accomplir sa liberté.

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