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Nietzsche et l'amélioration de la nature humaine

« De tout temps on a voulu « améliorer » les hommes : c’est cela, avant tout, qui est appelé morale. Mais sous ce même mot « morale » se cachent les tendances les plus différentes. La domestication de la bête humaine, tout aussi bien que l’élevage d’une espèce d’hommes déterminée, est une « amélioration » : ces termes zoologiques expriment seuls des réalités, — mais ce sont là des réalités dont l'« améliorateur » type, le prêtre, ne sait rien en effet, — dont il ne veut rien savoir... Appeler « amélioration » la domestication d’un animal, c’est là, pour notre oreille, presqu’une plaisanterie. Qui sait ce qui arrive dans les ménageries, mais je doute bien que la bête y soit « améliorée ». On l’affaiblit, on la rend moins dangereuse, par le sentiment dépressif de la crainte, par la douleur et les blessures on en fait la bête malade. — Il n’en est pas autrement de l’homme apprivoisé que le prêtre a rendu « meilleur ».

NIETZSCHE

DIRECTIONS DE RECHERCHE

Nietzsche condamne-t-il ici explicitement toute « amélioration » des hommes ou d’hommes ? • Sur quel terrain se place-t-il pour apprécier la valeur des « améliorations » ? • Comment le justifie-t-il ? • En quoi peut-il apparaître des ressemblances entre « le prêtre et le dompteur »? Que pensez -vous de cette comparaison ?

INDICATIONS DE LECTURE

• La Généalogie de la morale de Nietzsche. • Par-delà le Bien et le mal de Nietzsche.

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