Nicolas Ier le Grand (v. 800-867) ; saint et pape [858-867].

Nicolas Ier le Grand (v. 800-867) ; saint et pape [858-867]. Issu de la noblesse romaine, conseiller de plusieurs papes, N. est élu en avril 858 (consacré le 24) avec l'approbation, sinon sur les instances de l'empereur Louis IL Plutôt effacé avant sa promotion, il s'affirme vite comme l'inflexible héritier spirituel des grands papes de l'Antiquité et du haut Moyen Age. Il formule avec vigueur les grands thèmes de la suprématie pontificale (autorité sur le clergé, direction d'ensemble de la chrétienté, contrôle des souverains), ce qui vaut à ses écrits (des lettres uniquement) de constituer une source fondamentale de la primauté romaine, largement citée avec ceux de Grégoire le Grand au cours des siècles suivants. En 861, N. impose à l'archevêque de Ravenne, traditionnellement indépendant, de reconnaître le pouvoir de Rome. En 862-865, il s'oppose de front à celui de Reims, l'intransigeant Hincmar. En 863, il réagit avec violence en apprenant qu'un synode, à Metz, a ratifié l'union de Lothaire II, roi de Lotharingie, avec une nouvelle épouse, et dépose les deux archevêques, de Cologne et de Trêves, qui ont aidé à conclure l'affaire. Appelé à la rescousse par son frère Lothaire, l'empereur Louis II cède bientôt à son tour devant N. Fortifié par la soumission de Lothaire, N. se pose en arbitre des querelles dynastiques carolingiennes afin de préserver la paix dans l'Empire, ainsi lorsque Louis II et Lothaire se partagent les dépouilles de leur défunt frère Charles de Provence. Même fermeté en Orient : N. proteste contre l'élévation au patriarcat de Constantinople de Photius, qu'il excommunie en 863. Il contre l'action de l'Église grecque en Bulgarie en y envoyant recommandations pastorales et missionnaires. En représailles, N. est à son tour excommunié à l'instigation de Photius, mais la mort le surprend, le 13 novembre 867, avant qu'il en ait reçu la notification. Son culte est quasi immédiat, attesté dès 868 en Occident et en 869-870 en Orient, où il prend un sens hostile à Photius.