NÉGATION
NÉGATION, n.f. (lat. negatio « action de nier »). ♦ 1° Rejet d'une assertion jugée fausse. ♦ 2° Signe grammatical servant à l'énoncer : non, ne pas, ne point sont des négations. — Psychologiquement, la démarche première de l'esprit semble être l'affirmation. En fonction de cela, on peut dire que la proposition négative vise une affirmation pour la démentir, pour prévenir l’erreur ou pour mettre en garde. Mais l'inverse n'est pas moins vrai, et la proposition affirmative peut viser la négative pour la déclarer fausse, ou pour prévenir l'erreur, ou pour attirer l'attention et mettre en garde. — Pour la plupart des métaphysiciens, l'être est la donnée première. C'est le propre de la philosophie de Hegel de poser que le non-être est à l'intérieur de l'être et que cette contradiction fondamentale est le ressort du devenir.
négation ou déni de la réalité, mécanisme de défense contre l’angoisse, consistant à nier l’évidence. Le sujet transforme les faits réels, pénibles ou anxiogènes, en refusant de les reconnaître et en leur substituant des faits imaginaires opposés. L’enfant, tout en conservant intact le sens de la réalité, garde le privilège de nier l’existence de tout ce qui, dans cette réalité, lui déplaît Par exemple, un jeune garçon qui tient beaucoup à sa situation d’enfant unique répond, lorsqu’on lui annonce la naissance d’une petite sœur : « Ce n’est pas vrai ! ». L’adulte normal aussi fuit parfois, en la niant, une réalité insupportable. Le schizophrène se reconstruit un univers privé dans lequel il trouve la puissance, l’omnipotence, la quiétude que le monde réel lui refusait.
NÉGATION
1. Acte de l’esprit déclarant qu’un énoncé est faux. Opposé de affirmation («L'homme n'est pas éternel est une négation). 2. Chez Hegel moment du développement d’une réalité où s’opposent ce qu’elle était et ce qu’elle est devenue. La résolution de cette contradiction sera accomplie par le dépassement (négation de la négation) qui achève et supprime les deux moments précédents. — Voir le mot Dialectique. L’exemple le plus simple ici parce qu’il ne met pas en cause des réalités sociales complexes [bien qu’il soit de Engels et non de Hegel] est le suivant : la graine (affirmation) devient fleur (négation) puis fruit (négation de la négation).
NÉGATION, n. f. Sens courant : acte de nier une réalité, une idée, une valeur. Acte de s’opposer à quelque chose. Procédé verbal qui sert à exprimer cette négation (contraire de l’affirmation). Sens philosophique : chez Hegel, phase du processus dialectique (voir ce mot). La négation est le moment où une réalité s’oppose à ce qu’elle a été pour devenir quelque chose d’autre. Puis, dans une seconde étape, elle s’opposera à ce qu’elle était déjà devenue par cette négation (négation de la négation). Ainsi se déroule le processus thèse/antithèse/synthèse. En d’autres termes, la négation est toujours une phase positive par laquelle une réalité donnée (naturelle ou sociale) se pose en s’opposant, au cours d’un processus qui n’a pas nécessairement de fin.
tité infinie de réalités qui ne sont pas seulement objets de jugements, mais qui sont éprouvées, combattues, redoutées, etc., par l'être humain, et qui sont habituées par la négation, comme par une condition nécessaire de leur existence ».) 9. —Négativisme : tendance à une attitude négative au sens c.
Liens utiles
- négation.
- L'héroïsme est-il la négation, par le héros, de la condition humaine ? Le héros peut-il avoir encore quelque chose d'humain ?
- La négation
- L’État Français de vichy, la négation de la République
- Commentez ce jugement dé M. Philippe Van Tieghem : « Le Surréalisme est foncièrement anti-mystique, puisque le mysticisme suppose un monde second et le transfert d'un monde à l'autre; la négation du mysticisme évite le déchirement de l'homme et rend l'individu cohérent dans un monde cohérent. » (Petite histoire des grandes doctrines littéraires en France)