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MURGER Henri

MURGER Henri. Écrivain français. Né et mort à Paris (24 mars 1822-28 janvier 1861). Fils d’un concierge originaire de Savoie et qui exerçait le métier de tailleur, il fit à Paris ses études primaires. Ayant l’esprit ouvert et la figure avenante, il obtint, tout jeune encore (1838) et grâce à M. de Jouy, d’entrer comme secrétaire chez le comte de Tolstoï, agent diplomatique de Russie : emploi peu rémunérateur (cinquante francs par mois) que, faute de mieux, il allait conserver pendant quelque dix années. Peu après la mort de sa mère (1840), il se vit brutalement mis à la porte par son père pour avoir dit que sa vocation était de devenir écrivain. Contraint de se réfugier dans une mansarde, il fit alors l’apprentissage de la misère : « la vie de bohème » dont il allait demeurer le chantre si longtemps. Il ne vécut qu’à force de prodiges : travaillant à l’excès, il tombait souvent malade : d’où ses fréquents séjours à l’hôpital Saint-Louis. Vers 1843, il fit, par chance, la rencontre d’Arsène Houssaye, alors directeur du journal L’Artiste et, par lui, fut mis en contact avec Gérard de Nerval et autres écrivains célèbres. Encouragé par l’accueil chaleureux dont il était l’objet, le jeune homme se plongea plus que jamais dans le travail. En 1847, il fit paraître dans Le Corsaire la plupart des morceaux de prose qu’il devait bientôt réunir en volume sous le titre de Scènes de la vie de bohème (1848). Ayant obtenu d’emblée un succès considérable, il le vit grandir encore trois années plus tard, quand il fit représenter au théâtre des Variétés la pièce qu’il en avait tirée en collaboration avec Théodore Barrière (1851). Ayant assis de la sorte sa réputation, Murger ne fut plus en peine de placer partout sa copie, même à La Revue des Deux Mondes. Citons : Le Pays latin (1851), Madame Olympe (1852), Les Vacances de Camille (1852), Le Dernier Rendez-vous (1852), Adeline Protat (1853), Les Buveurs d’eau (1854), Scènes de la vie de jeunesse (1855). En 1855, il abandonna Paris pour se retirer à Marlotte, près de Fontainebleau. Bien que son état de santé fût toujours précaire, il écrivit Propos de ville et de théâtre (1856), Le Roman de toutes les femmes (1857) et Scènes de la vie de campagne (1857). Il mourut à l’hospice Dubois avant d’avoir atteint la quarantaine. Outre la pièce citée plus haut, il avait fait jouer Le Bonhomme Jadis (1852) et Le Serment d’Horace (1861). Mentionnons ses œuvres posthumes : Le Roman d’un capucin (1868), Le Souper des funérailles (1873), Les Roueries d’une ingénue (1874), et enfin le recueil de vers intitulé Nuits d’hiver, dont il corrigeait les épreuves le jour de sa mort.