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MULTICULTURALISME (Australie)

MULTICULTURALISME (Australie) Le multiculturalisme est la doctrine officielle de l’Australie en matière d’immigration et de politique des populations. Inspirée par la politique canadienne, elle a été adoptée par l’Australie dans les années 1970 afin de moderniser des pratiques considérées comme discriminatoires, tant dans le pays qu’à l’étranger. En 1901, l’Australie se dote d’une loi interdisant aux non-Européens de s’installer en Australie (« Keep Australia White », l’Australie aux Blancs), afin d’arrêter l’arrivée des colons chinois, et de réglementer la traite des travailleurs mélanésiens pour les plantations ; elle ne sera abrogée qu’en 1974, par le gouvernement travailliste de Gough Whitlam (1972-1975). Après 1945, le pays ouvre ses portes à une immigration européenne non anglo-celtique (Italiens, Grecs, Slaves). La doctrine est celle de l’assimilation : les « nouveaux Australiens » doivent intégrer les valeurs de l’Australie anglo-celtique. À partir de 1974, les Asiatiques sont autorisés à s’installer, alors que les Aborigènes sont peu à peu intégrés à la population générale. De 1945 à 1997, 5,7 millions d’émigrants originaires de 150 pays ont débarqué en Australie ; en 1997, 4,3 millions d’Australiens étaient nés à l’étranger (23,3 % de la population), dont 1 million (5,3 %) en Asie. En théorie, le multiculturalisme facilite l’intégration par le respect des droits à la différence linguistique, culturelle, ethnique, religieuse ; dans les faits, la société australienne reste divisée entre, d’une part, une majorité anglo-celtique (« anglo »), surreprésentée dans les institutions, les affaires, les arts, et d’autre part, des « communautés ethniques », dont les apports les plus reconnus concernent la cuisine et le sport.

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