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Mounier, Jean-Joseph (Grenoble 1758-Paris 1806) ; homme politique français.

Mounier, Jean-Joseph (Grenoble 1758-Paris 1806) ; homme politique français. Cet avocat au parlement de Grenoble, réputé pour son talent, s'enthousiasme pour la Révolution américaine. En 1788, il joue un rôle capital lorsque les états du Dauphiné se réunissent spontanément à Vizille : il fait adopter le principe du doublement du tiers état ainsi que celui du vote par tête, principes qu'il souhaite voir adopter aux Etats généraux. Élu député du Tiers de sa province, il est considéré, en juin 1789, comme une des plus fortes personnalités du parti patriote. Il est l'inspirateur du serment du Jeu de Paume, et fait partie du comité de Constitution. Mais à partir de la seconde quinzaine d'août, lui et les autres « mo-narchiens » ou « anglomanes » (dont le marquis de Lally-Tollendal, Stanislas de Clermont-Tonnerre et Pierre Victor Malouet), effrayés par les revendications égalitaires qui s'expriment publiquement, se séparent du gros des troupes du parti patriote. Partisans d'une monarchie à l'anglaise tempérée par l'aristocratie, les monarchiens veulent que l'on confie au roi un droit de veto absolu sur les décisions du pouvoir législatif, et que l'on crée une deuxième chambre, un Sénat héréditaire qui ferait contrepoids à l'Assemblée élue. Ils sont battus sur ces deux points, n'obtenant pour Louis XVI qu'un veto suspensif. Les journées révolutionnaires des 5 et 6 octobre 1789, alors que M. préside l'Assemblée nationale, rapprochent les monarchiens de la droite. M. se retire dans le Dauphiné, démissionne de sa fonction de député. Il quittera la France en 1790 pour n'y revenir qu'après le 18 Brumaire et terminer sa vie comme conseiller d'Etat de l'Empire. Alors que Lally-Tollendal émigre lui aussi, Malouet et Clermont-Tonnerre fondent à Paris le club des Impartiaux (déc. 1789) puis le club Monarchien (avr. 1790). Mais de plus en plus isolés, les monarchiens disparaissent de la scène politique avec la chute de la royauté.

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