Morale - Moraliste - Moralité - Moyen âge - Mystère - Mysticisme - Mythe
Morale
1. Sens philosophique Partie de la philosophie qui étudie les règles de conduite des hommes.
2. Sens courant Ensemble des règles de conduite propres à une société ou à un individu.
Eviter la confusion fréquente entre ces deux sens.
— Dans le premier cas, au sens philosophique du terme, la morale n’est qu’une étude des conduites humaines. Elle n’est pas normative, c’est-à-dire qu’elle ne débouche pas sur des règles, sur des conseils. Elle se borne à constater.
— Dans le second cas, la morale est normative. Elle indique à l’individu comment il doit se comporter, en quoi consistent le Bien et le Mal.
Quand un professeur de philosophie fait un cours de morale, le mot est pris dans le sens 1. Quand un instituteur fait une leçon de morale, le mot est pris dans le sens 2.
Le terme « éthique » est synonyme de « morale » au sens 1.
Moraliste
Écrivain dont la réflexion est centrée sur les conduites humaines.
Montaigne, Pascal, La Bruyère, Alain sont des moralistes. L’usage distingue généralement le moraliste, qui se contente d’étudier les conduites, du moralisateur beaucoup plus soucieux d’influer sur ces conduites et de « faire la morale ». À noter que cette opposition recouvre l’opposition entre les deux sens du mot « morale » distingués ci-dessus, moraliste correspondant au sensl et moralisateur au sens2.
Moralité
1. Au moyen âge, petite pièce de théâtre comportant un enseignement moral.
2. Enseignement moral formulé au début ou à la fin d’une fable.
3. La leçon qu’on peut tirer d’un événement.
Mot-valise
Mot constitué par le télescopage de deux mots.
Exemples : « télévasion » (télévision et évasion) ; « sang-suel » (sang et sensuel) ; « franglais » (français et anglais).
Moyen âge
Période de l’histoire occidentale qui s’étend du Ve au xve siècle.
Les historiens proposent différentes dates pour marquer le début du moyen âge. En ce qui concerne son achèvement, ils hésitent entre 1453 (prise de Constantinople par les Turcs) et 1492 (découverte de l’Amérique par Christophe Colomb).
Il faut éviter la confusion entre « médiéval » et « moyenâgeux ». Le mot « médiéval » signifie « de l’époque appelée moyen âge ». Le mot « moyenâgeux » signifie « dont l’atmosphère fait penser au moyen âge ». Un roman médiéval est donc un roman écrit au moyen âge. Un système politique moyenâgeux est un système qui évoque les pratiques du moyen âge. Dans ce sens, le terme est souvent péjoratif.
Le mot peut s’écrire avec ou sans tiret.
Moyen français
Nom donné à la langue française utilisée entre le xive et le XVIe siècle.
On distingue l’« ancien français » (du ixe au xiiie siècle), le « moyen français » (du xive au xvie siècle) et le « français moderne » (du xviie siècle à nos jours).
Pour le xviie siècle, on parlera aussi du français « classique », lequel déborde d’ailleurs sur le xviiie siècle.
Avant le ixe siècle, tous les textes connus sont rédigés en latin. Le mot « roman » désigne la langue française employée au moyen âge, langue encore proche du latin dans les débuts.
Mystère
Sens littéraire Spectacle représentant différents épisodes de la vie du Christ ou centré sur d’autres thèmes religieux qui fut très en vogue au moyen âge.
A l’origine, courts et joués à l’intérieur de l’église pendant la messe, les mystères prendront ensuite de l’importance et seront alors joués hors de l’église et indépendamment de l’office religieux.
Mysticisme
1. Terme désignant les doctrines tournées vers une union intime de l’individu avec Dieu.
2. Disposition de celui qui est porté à rechercher un rapport direct avec le divin.
L’expression « C’est un mystique » est parfois utilisée pour désigner une personne que l’on considère comme trop assoiffée d’absolu et peu en prise sur la vie.
Mythe
1. Récit imaginaire anonyme faisant partie de la tradition d’une communauté.
Ces mythes qui se retrouvent dans toutes les civilisations peuvent transposer des événements historiques, expliquer l’origine de certaines réalités (mythes étiologiques), traduire les angoisses ou les aspirations des populations concernées.
L’ensemble des mythes d’une civilisation donnée constitue une « mythologie ».
2. Œuvre littéraire exprimant d’une façon symbolique un aspect de la condition humaine.
Par exemple, le mythe d’Œdipe mis en forme par Sophocle (qui s’inspire peut-être d’un mythe au sens précédent) et repris depuis par de nombreux auteurs.
Dans ce sens, le mot « mythe » a parfois été appliqué par la critique à des œuvres comme Moby Dick de Melville, La Peste de Camus.
3. Philosophie Explication imagée d’une réalité.
Par exemple, le mythe de la caverne chez Platon.
4. Représentation collective d’une réalité manquant d’exactitude parce qu’elle correspond en fait à une projection des désirs de la communauté concernée.
Le mythe de l’âge d’or correspond à notre soif de bonheur et d’innocence ; le mythe du champion répond à notre aspiration à l’exploit, au dépassement ; le mythe du rôle civilisateur de l’œuvre coloniale découle du désir de masquer le fondement réel de l’entreprise.
Dans la langue courante, l’expression « c’est un mythe » va même jusqu’à signifier « c’est un pur produit de l’imagination ».
Mythomane
Individu se présentant comme l’acteur ou le spectateur d’aventures en fait nées de sa seule imagination.