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MORALE

MORALE. Gén. Une morale est constituée par l'ensemble des règles admises dans une société donnée à une époque donnée. La morale, en revanche, se définit comme l'ensemble des règles de conduite qui prétendent être universellement et inconditionnellement valables.
Phi. Théorie normative de l'action humaine. Syn. d'éthique.
MORALE. n. f. 1° Sens philosophique : science du bien et du mal. Étude des actions humaines du point de vue de ce qui est bien et de ce qui est mal. Recherche de règles de conduite universellement vraies (ne pas tuer, ne pas mentir, respecter autrui, être juste). Doctrine (morale) qui en résulte : la morale de Platon, la morale stoïcienne, la morale chrétienne. Dans tous ces sens, le mot morale est synonyme du mot Éthique.
2° Sens général : ensemble des règles de conduite et des systèmes de valeurs que respectent un groupe humain, un individu. La morale, dans ce sens, peut découler de conceptions approfondies par les penseurs ou les philosophes (la morale chrétienne est édictée, par exemple, à partir des réflexions des théologiens ou des prêtres); mais elle peut aussi regrouper un ensemble de préceptes ou de normes sociales qui s'imposent aux individus d'une société donnée, indépendamment de leur réflexion propre. Tels actes se font ou ne doivent pas se faire, sous peine de réprobation sociale. Les morales, les systèmes d'interdits et d'obligations, peuvent être de nature très différente d'une société à une autre, d'une catégorie sociale à une autre. Voir Déontologie.
3° Sens didactique : leçon que l'on tire d'une histoire, d'une fable, d'une réflexion sur un événement. La morale, dans ce sens, est une leçon de morale pratique, visant à l'édification de l'individu à qui l'on «fait la morale ».Voir Moralité (sens n° 2).
Question morale. Toute question morale renvoie aux relations humaines. Une société qui oublie cela est une société qui nie toutes les valeurs faisant de l'homme un être humain.
«Morale par provision». Les principes de cette morale provisoire, qui aurait dû être, selon les voeux de Descartes, définitive, mais qui resta inachevée, sont exposés dans Le Discours de la méthode. Descartes, à la fin de sa vie, rédigea un autre ouvrage traitant du même sujet: Les Passions de l'âme.
Morale. Les notions de bien et de mal sont intimement liées à la notion de culture. Il n'existe pas une seule société humaine qui les ignore. Même si les règles morales varient selon les cultures, sont liées à l'évolution des moeurs, on peut cependant remarquer un point commun: la moralité vise le bien commun. Elle a pour finalité d'empêcher la violence de détériorer les rapports entre les personnes.
Morale. Système de règles que l'homme doit appliquer à sa vie personnelle et sociale.
Morale. La seule finalité de la morale est de maintenir et renforcer les liens qui unissent les hommes.
Morale. Toute morale raisonnable a pour finalité le maintien des relations humaines. C'est en quoi droit et morale sont des notions indissociables. L'idée d'un droit réduit à la seule défense d'intérêts particuliers est philosophiquement indéfendable.
Morale. Dans ce texte - publié à titre posthume - Rousseau, à propos de l'origine du langage, parle bien de «besoins moraux». Il ne fait pas référence aux notions de bien et de mal (la question n'est évidemment pas de savoir s'il est «moral» ou «immoral» de parler…), mais à ce penchant, par nature moral, qui conduit les hommes à se réunir et à mettre en commun aussi bien leurs peines que leurs joies.
Loi morale. Elle renvoie à la conscience morale. La loi juridique ne couvre pas tous les aspects de la vie sociale et privée des individus. Aucune loi n'interdit à un homme de mentir à sa femme. La loi morale, qui se fonde sur la raison, guide l'homme dans le choix de certaines actions qui, dans le cadre de la légalité, n'engagent que sa conscience.
morale, science du bien et des règles de l'action humaine. — La morale s'est constituée, dans l'Antiquité, en s'opposant à la physique comme la science de l'homme (Socrate) à celle de la nature (les philosophes ioniens). La morale répond à la question de la destination véritable de l'homme; elle est donc la partie de la philosophie qui intéresse le plus directement chacun. Toute action libre et réfléchie suppose que sa fin soit tenue pour valable, c'est-à-dire qu'elle suppose une réflexion et une décision morales. D'une façon générale, dès que nous réfléchissons à notre vie et au sens que nous voulons lui donner, nous posons le problème de la morale. Le problème a reçu, dans l'histoire de la philosophie, deux solutions générales : selon la première, le but suprême de
l'homme est le bonheur (épicurisme, utilitarisme anglais) ; selon la seconde, le but dernier est la vertu, ou pratique du devoir (stoïcisme, morale de Kant). L'homme moral, écrivait Kant, n'est pas celui qui est heureux, mais celui qui « mérite » d'être heureux; en ce mérite consiste toute la valeur morale. En somme, la moralité d'un acte ne consiste pas dans le contenu de l'acte même, mais dans la manière dont nous le faisons : par exemple, on peut faire l'aumône par intérêt, espérant ainsi acheter une place de choix dans l'autre monde, ou par un sentiment occasionnel de pitié. En fait, l'homme moral n'est pas celui qui porte secours aux miséreux par calcul ou par sentiment, mais par principe. Seule est morale la conduite humaine qui est l'expression d'un « principe » rationnel et volontairement pratiqué. On peut dresser le tableau suivant les différents systèmes de morale :
Aujourd'hui, la morale se présente plus particulièrement comme une théorie des relations avec autrui, une philosophie de la « communication » (M. Buber, E. Levinas) : c'est dans la relation immédiate au « visage » d'autrui que l'homme fait originellement l'expérience des valeurs morales (par ex., saisir le regard d'autrui, c'est comprendre qu'on ne peut lui faire violence). La morale tend donc à s'inscrire dans une « ontologie », c'est-à-dire dans une théorie de la réalité : c'est de la description des « faits humains », plutôt que d'une analyse intérieure de sa conscience, que le philosophe s'efforce de déduire naturellement nos devoirs élémentaires et de fonder ainsi une théorie des valeurs.
MORALE, n.f. 1° Sens philosophique : science du bien et du mal. Étude des actions humaines du point de vue de ce qui est bien et de ce qui est mal. Recherche de règles de conduite universellement vraies (ne pas tuer, ne pas mentir, respecter autrui, être juste). Doctrine (morale) qui en résulte : la morale de Platon, la morale stoïcienne, la morale chrétienne. Dans tous ces sens, le mot morale est synonyme du mot Éthique.

2° Sens général : ensemble des règles de conduite et des systèmes de valeurs que respectent un groupe humain, un individu. La morale, dans ce sens, peut découler de conceptions approfondies par les penseurs ou les philosophes (la morale chrétienne est édictée, par exemple, à partir des réflexions des théologiens ou des prêtres); mais elle peut aussi regrouper un ensemble de préceptes ou de normes sociales qui s’imposent aux individus d’une société donnée, indépendamment de leur réflexion propre. Tels actes se font ou ne doivent pas se faire, sous peine de réprobation sociale. Les morales, les systèmes d’interdits et d’obligations, peuvent être de nature très différente d’une société à une autre, d’une catégorie sociale à une autre. Voir Déontologie.

3° Sens didactique : leçon que l’on tire d’une histoire, d’une fable, d’une réflexion sur un événement. La morale, dans ce sens, est une leçon de morale pratique, visant à l’édification de l’individu à qui l’on «fait la morale ».Voir Moralité (sens n° 2).

MORALISTE, n. Penseur ou écrivain qui étudie les mœurs, réfléchit sur les conduites ou sur la psychologie des hommes, s’interroge sur la nature humaine. Montaigne, Pascal, La Bruyère ou Vauvenargues sont d’importants moralistes. On notera la différence entre les mots moraliste et moralisateur. Le moralisateur fait la morale, veut édifier ou condamner. Le moraliste, lui, réfléchit en profondeur sur les conduites humaines et sur leurs règles apparentes ou cachées. Cela dit, les moralistes ne se contentent pas d’écrire pour le simple plaisir de frapper des formules : ils ont pour la plupart le désir de conduire leurs lecteurs à une certaine sagesse, à une méditation sur soi-même, à un regard critique sur les «folies» humaines.

MORALITÉ, n. f. 1° Caractère moral d’une action, d’une attitude, d’une personne. En particulier, conformité d’une existence aux préceptes de la morale (honnêteté, conscience professionnelle, correction des mœurs). Un homme d’une moralité au-dessus de tout soupçon. Une conduite d’une moralité suspecte.
2° Leçon morale que l’on peut tirer d’un récit ou d’un événement. La moralité d’une fable. Moralité: ne brûlez pas les feux rouges.
3° Au Moyen Âge, on appelle «moralité» une courte pièce de théâtre destinée à l’édification morale des spectateurs (elle peut s’achever par une moralité au sens n° 2).


Morale Du latin moralis, « relatif aux mœurs ». - Ensemble de règles de conduite tenues pour universellement et inconditionnellement valables. - Partie de la philosophie qui traite de la façon dont l’homme doit conduire sa vie (synonyme : éthique). - Morale provisoire (ou « par provision ») : chez Descartes, ensemble de maximes (d’inspiration stoïcienne) régissant l’action pendant que l’entendement est livré au doute. • Pour Kant, la morale est cette partie de la philosophie qui répond à la question : « Que dois-je faire ? ». • Si l'on en croit Nietzsche, il n'y a pas une, mais deux morales : la « morale des maîtres », fondée sur la volonté de puissance, et la « morale des esclaves », qui vise à culpabiliser les maîtres en prônant des valeurs contraires à la vie, comme la pitié, le sacrifice et l'amour du prochain.