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MONTCHRESTIEN ou MONTCHRÉTIEN Antoine de

MONTCHRESTIEN ou MONTCHRÉTIEN Antoine de. Poète tragique et économiste français. Né à Falaise (Calvados) vers 1575, mort près de Falaise le 7 octobre 1621. Orphelin de bonne heure, Montchrétien fit très tôt des vers et, à l’âge de vingt ans, fit représenter à Rouen une tragédie, Sophonisbe , imitation de la Sophonisbe du Trissin mais où déjà se font jour les dispositions oratoires et élégiaques plutôt que vraiment tragiques de leur auteur. Avant d’être imprimée, cette tragédie fut soigneusement corrigée sur les conseils de Malherbe. En 1601, Montchrétien publia un recueil de Tragédies qui comprend Les Lacènes (Lacédémoniennes) ou la constance , tragédie antique dont le sujet est tiré de la Vie de Cléomène de Sparte de Plutarque — Vies des hommes illustres —, deux tragédies bibliques, David et Aman , Sophonisbe, appelée dorénavant La Carthaginoise ou la liberté, et le chef-d’œuvre de Montchrétien, L’Ecossaise ou Marie Stuart . Dans la réédition très corrigée et améliorée des Tragédies, en 1605, Montchrétien donna une nouvelle tragédie antique, Hector. La vie de ce poète qui ne fut que peu de temps à la mode fut fort mouvementée. Ayant tué un homme en duel, il dut se réfugier en Angleterre et ne put rentrer en France que sur l’intervention du fils de Marie Stuart, son héroïne, le roi Jacques Ier. En 1615, Montchrétien dédia à Marie de Médicis et au jeune roi Louis XIII son Traité d’économie politique où il propose un certain nombre de principes pour la bonne gestion des affaires, ouvrage célèbre parce qu'il est le premier du genre. Renonçant aux lettres, Montchrétien, a partir de la publication de son Traité, ne s’occupa plus que d’industrie. Nommé gouverneur de Châtillon-sur-Loire, il rallia le parti protestant alors en insurrection et tenta de soulever la Basse-Normandie. Il fut pris dans une embuscade près de Falaise et tué les armes à la main. Son cadavre fut roué et brûlé.
Montchrestien, Antoine de (Falaise v. 1576-Les Tourailles, près de Danfront, 1621) ; économiste et poète tragique.
Fils d’un apothicaire normand, M. laisse dans l’histoire une double trace comme auteur dramatique et comme économiste. Sa vie passablement agitée reflète les sursauts d’une époque troublée et bouillonnante. Dramaturge reconnu après des débuts heureux à la scène en 1596, il doit s’enfuir en Angleterre après 1605 suite à un duel malheureux. M. devenu en exil seigneur de Vasteville, voyage en Hollande, se forme aux affaires et mûrit son État de la France qui paraît en 1610. Suit, après son retour en France en 1611 le Traité d'économie politique publié en 1615. Considéré de nos jours comme un pionnier du mercantilisme, M. devenu gouverneur de Châtillon-sur-Loire paie d’exemple en y créant une entreprise de métallurgie et de coutellerie. Il participe aux colloques des réformés et trouve la mort en 1621 alors qu’il tente d’organiser un soulèvement en Normandie, dans le contexte de la reprise des guerres entre catholiques et protestants. Précurseur de Corneille, son compatriote, il laisse outre ses traités d’économie deux éditions (datées de 1601 et 1605) d’un recueil de tragédies et des poèmes inspirés des Psaumes.
Bibliographie : J Duval, Mémoire sur A. de Montchrestien ; A. Joly, A. de Montchrestien poète et économiste normand, rééd. Genève, 1970.


♦ « Il était homme d'esprit et de courage. » Malherbe. ♦ « II y a dans ses tragédies une grandeur d'âme bien exprimée, qui excite en nous une tendre admiration. » Saint Evremond.

MONTCHRESTIEN, Antoine de (Falaise, v. 1575-Les Tourailles, 1621). Poète dramatique et économiste français. Disciple de Malherbe, il fut notamment l'auteur de David et de L'Écossaise. Par son Traité de l'économie politique (1615), il ébaucha les idées d'un mercantilisme modéré et fut le premier à forger l'expression « économie politique ». Après un séjour en Angleterre ( 1605-1611 ), il créa une manufacture d'ustensiles et d'outils à Châtillon-sur-Loire. Voir Colbertisme, Laffe-mas (Barthélemy de).