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MONNAIE

MONNAIE Jusqu’au début du xiiie siècle, la prérogative de battre monnaie est exercée par les divers pouvoirs locaux ; ducs, comtes, seigneurs, évêques, abbés, villes émettent des monnaies plus ou moins bonnes, si bien que l’on en précise généralement l’origine (pari-sis, tournois). Quand les échanges s’intensifient, cette situation complexe amène à faire une distinction entre la monnaie de compte (qui fait référence à une espèce réelle ou ancienne) et la monnaie réelle, constituée d’espèces d’or, d’argent ou de cuivre dont la valeur est fixée par le marché ou par ordonnance (monnaie royale). L’extension du domaine royal simplifiera un peu les choses ; Saint Louis fait frapper l’écu d’or vers 1263 (monnaie de prestige plus que de commerce) et crée le gros d’argent valant douze deniers (plus favorable au grand commerce) ; il amorce ainsi un retour au bimétallisme (l’or avait été abandonné depuis la fin du ixe siècle), que parachèvera Philippe IV le Bel, et interdit la frappe de pièces nouvelles en dehors des ateliers royaux. Ses successeurs restreindront fortement le monnayage local et se trouveront confrontés à cette nouvelle - et durable - préoccupation : ajuster les rapports entre or et argent afin que l’une des espèces ne fasse pas disparaître l’autre. Très tôt, aussi, ils se livreront à des dévaluations fort impopulaires. Tout au long de la période, les espèces ont varié en poids et en valeur. À côté du denier - à l’origine le terme désignait une mesure de poids -, frappé en argent fin, ont existé des pièces d’or nommées d’après la figure de leur avers (écu, chaise, masse, royal, etc.) ou d’autres pièces en argent, comme le sou, qui valait douze deniers sous Saint Louis. Signalons pour l’anecdote que le châtiment réservé aux faux-monnayeurs peut passer aujourd’hui pour particulièrement sévère, le délit étant considéré comme un crime de lèse-majesté : le coupable pouvait être condamné à avoir les yeux crevés ou à être ébouillanté dans une marmite.

Monnaie Du latin moneta, « celle qui avertit », surnom de Junon, puis nom du temple romain (dédié à la déesse) où l'on frappait la monnaie. Tout instrument servant à évaluer les biens et les services et à les échanger contre d’autres biens et services. • D'après Aristote, la monnaie a été inventée « à cause des nécessités du troc » ; elle dispense en effet les hommes de transporter les denrées qu'ils veulent échanger.

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