Mondialisation
En français on peut distinguer la mondialisation de la « globalisation ». La mondialisation ne doit pas être confondue non plus avec l'« internationalisation ». La mondialisation désigne l'intégration croissante des différentes parties du monde sous l'effet de l'accélération des échanges. Cette ouverture économique récente est mesurable au travers du commerce extérieur. En 1965, les exportations mondiales des biens représentaient 6 % du PIB mondial, et les importations 6,3 % ; en 2000 on trouve respectivement 16,7 % et 16,3 %, selon les données de l'ONU. Notons que ces chiffres sont définis en rapport avec le PIB, qui augmentait lui-même significativement en terme absolu au cours de la même période. Il faut remarquer également que le commerce international des services a connu une croissance encore plus rapide que celle des biens. En termes absolus, nous ne sommes pas loin d'un multiplicateur de dix. Mais cette tendance d'ouverture ou de disparition des frontières entre les économies nationales nous entraîne vers un unique système économique d'intégration globale. La question de la régulation d'un très grand nombre de problèmes se pose. La seule institution internationale ressemblant à une structure gouvernementale est les Nations Unies, qui a plutôt du mal à gérer le nombre de situations différentes dans le monde. En face de la complexité des problèmes (économiques, sociaux, politiques et culturels), les différents types d'institutions se sont multipliés depuis les années 1960. Quelques-unes sont très connues, leurs actions sont suivies par les médias, d'autres, la grande majorité, travaillent d'une manière plus discrète sur les innombrables détails à coordonner ou à régler. Parmi les institutions les plus en vue se trouvent l'ONU, l'UNESCO, l'OCDE, la CNUCED, le FMI, le BIT, la FAO, la Banque Mondiale, l'OMC, ou les réunions comme celles du G7 ou de Davos. Mais, selon les statistiques du Yearbook of International Associations édité à Munich, on a recensé plus de 5 600 associations internationales intergouvemementales en 1998, et pas loin de 32 000 associations internationales non gouvernementales, soit une multiplication supérieure à 25 depuis 1960. Ces ONG couvrent une gamme très large d'activités et d'intérêts, allant de la santé à l'écologie ou des droits civiques aux questions du développement. La mondialisation n'est pas une nouveauté. Le degré d'ouverture des économies industrialisées est aujourd'hui équivalent à peu près à ce qu'il était au début du siècle. Les évolutions les plus spectaculaires ont été constatées sur les marchés des changes et les marchés financiers, avec une croissance dix fois plus rapide que le PNB mondial. Mais attention !, la mondialisation ne signifie pas l'homogénéisation des territoires, mais au contraire, la différentiation et la spécialisation des espaces.
MONDIALISATION
Dans les deux dernières décennies du xxe siècle, nombre de commentateurs ont qualifié la période comme étant celle de la « mondialisation » (ou de la « globalisation », adaptation d’un terme anglais à la signification plus rigoureuse). L’abus d’usage de ce mot a souvent dispensé de s’interroger sur sa définition. Au plan économique, la mondialisation peut désigner tout à la fois l’émergence d’une « économie globalisée » opérant directement au niveau international et non plus à celui des États-nations, la convergence des marchés à l’échelle du monde, l’émergence des firmes multinationales globales (encadrement, investissement et recherche-développement étant « dénationalisés »). Il ne fait pas de doute que la poursuite de l’internationalisation de l’économie, de même que la constitution d’ensembles régionaux comme l’Union européenne modifient et réduisent les conditions d’exercice de la souveraineté nationale. Au plan des technologies de l’information et de la communication et des industries culturelles, on parle aussi volontiers de mondialisation.
En fait, si la globalisation financière (la constitution d’un marché mondial des capitaux) est bien réelle depuis que les États des pays industriels ont abandonné le contrôle des changes dans les années 1980), et si les déréglementations et le développement des réseaux globaux de communication ont effectivement modifié l’économie mondiale, il n’est pas certain que l’internationalisation de la production et des échanges (engagée de longue date) ait vraiment changé de nature. La thèse de l’émergence d’une « culture mondiale » mérite par ailleurs discussion. Faut-il croire que la fin du xxe siècle aura marqué une étape de la mondialisation plus décisive que les impérialismes européens qui se sont partagé le monde un siècle plus tôt ou que la « découverte » de l’Amérique par Christophe Colomb ?
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