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MOEURS

MOEURS, n.f. pl. Manières d'agir communes dans une société particulière. Lévy-Bruhl voulait réduire la morale à la simple description des mœurs (la science des mœurs — «Métamorale») ; les «comités d'éthique» ne font souvent que suivre l'évolution des mœurs.

MŒURS

♦ Comportement constant régi par l’instinct et l’habitude, propre à une espèce animale donnée, ou ensemble des coutumes, des croyances et des usages communs à un groupe social. ♦ D’un point de vue plus strictement moral, manière de se comporter en fonction de normes morales admises plus ou moins explicitement dans tel milieu social. On parlera, en ce sens, de bonnes ou de mauvaises mœurs. Selon Lévy-Bruhl, la science des mœurs, ou étude sociologique et positive des mœurs en tant que principes moraux qui régissent une société donnée, devrait se substituer à la morale théorique, dont les règles sont tenues pour inconditionnelles.

mœurs, habitudes, sentiments, croyances communs à un groupe social. — Les mœurs ou habitudes sociales constituent la première forme du droit, fondé sur la tradition, ou droit coutumier; le juriste recourt encore aujourd'hui à cette « morale commune » matérialisée par les mœurs et les préjugés d'une société. La sociologie comme « science des mœurs » (l'expression est de Durkheim) se propose de dégager les croyances morales exprimées par les individus d'une société et aussi impliquées dans la pratique même des relations sociales; elle peut ainsi caractériser certains « types » de culture (typologie sociale) et déterminer le sens de l'évolution sociale, à condition que l'étude en soit faite de façon rationnelle, méthodique et positive (ce que Lévy-Bruhl avait nommé un « art moral rationnel », et qui appliquait aux faits sociaux des méthodes expérimentales régissant les sciences du monde physique).

Moeurs

Du latin mores, pluriel de mos, « genre de vie », « usage », « coutume ». - Ensemble des coutumes et usages observés dans un pays ou dans un groupe social déterminé. - Manières de se comporter, envisagées du point de vue des normes morales en vigueur dans une société.

Kant appelle « métaphysique des mœurs » la philosophie morale pure, laquelle contient « les principes qui déterminent a priori et rendent nécessaires le faire et le ne pas faire ».

MoeURS, n. f. plur. 1° Coutumes, habitudes de vie, usages collectifs (d’une société, d’un peuple, d’une catégorie sociale). Ce premier sens est neutre : il renvoie aux pratiques dominantes, aux modèles culturels, aux manières de vivre quotidiennes, ou aux façons de régler les grands moments de l’existence (le mariage, les relations entre les gens, la mort, l’organisation politique, etc.). Les mœurs, en ce sens, rejoignent le sens n° 2 du mot culture. Il s’agit pour ainsi dire de la civilisation même.

2° Pratiques de vie morale d’une société. Il s’agit ici d’envisager les mœurs (au sens précédent) du point de vue de leur valeur. On parlera de bonnes ou de mauvaises mœurs (notamment sur le plan de la conduite sexuelle). On hiérarchisera les mœurs barbares, les mœurs sauvages, les mœurs féodales, les mœurs policées, les mœurs austères, les mœurs relâchées, les mœurs simples, les mœurs raffinées, etc. Les mœurs impliquent souvent des conceptions morales] même lorsqu’on en parle de façon descriptive (au sens premier), il est rare qu’on ne laisse pas transparaître son étonnement, son approbation ou sa désapprobation. Aussi faut-il bien discerner, dans les textes, les glissements d’emploi du mot mœurs, du sens n° 1 au sens n° 2, et les connotations liées au contexte.

3° Genre de vie particulier à un individu : ses comportements habituels, ses coutumes préférées. Il est rare que l’on parle des mœurs d’un individu sans jugement moral positif ou, le plus souvent, négatif.

Moeurs

Thème inépuisable pour les moralistes, satiriques, chroniqueurs et romanciers. Voir surtout :

1 Moyen Âge : Le Roman de Renard, Fabliaux.

2 XVIe siècle : Rabelais, Gargantua.

3 XVIIe siècle : Molière (l’ensemble de son théâtre); La Fontaine, Fables; La Bruyère, Les Caractères.

4 XVIIIe siècle : Montesquieu, Lettres persanes ; Lesage, Turcaret, Gil Blas; Marivaux, Le Jeu de l'amour et du hasard, La Vie de Marianne, Les Fausses Confidences ; Prévost, Manon Lescaut; Voltaire, Candide, L’Ingénu; Diderot, Le Neveu de Rameau, Jacques le Fataliste.

5 XIXe-XXe siècle : Stendhal, Le Rouge et le Noir, Lucien Leuwen; Balzac, La Comédie humaine; Flaubert, Madame Bovary, L’Éducation sentimentale, Bouvard et Pécuchet; Zola, Les Rougon-Macquart ; Maupassant, Contes et nouvelles, Une vie, Bel-Ami; Proust, À la recherche du temps perdu; Martin du Gard, Les Thibault; Romains, Les Hommes de bonne volonté; Duhamel, Chronique des Pasquier; Aragon, Les Cloches de Bâle.

MŒURS (n. f. plu.) 1. — Ensemble des comportements stéréotypés en usage dans une espèce donnée (les mœurs des castors) ou dans un groupe social. 2. — Manière gén. de se comporter relativement aux normes morales : de bonnes ou de mauvaises mœurs. 3. — Ensemble des règles morales valables dans un milieu donné ; Syn. morale, sens a. Rem. : Kant oppose ce qui concerne les mœurs (sittlich) à ce qui concerne la moralité (ethich) ; Lévy-Bruhl oppose la science des mœurs, étude positive des principes moraux en usage dans les sociétés, à la morale au sens c.


Pratiques sociales, usages particuliers, communs à un groupe, un peuple, une époque : Autres temps autres mœurs. Habitudes particulières aux animaux de chaque espèce : Les mœurs des abeilles. Habitudes de vie, comportements individuels : Avoir des mœurs simples. Ensemble des règles morales codifiées par les lois d'un pays, en particulier sur le plan sexuel : Police des mœurs.

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