Milioukov, Paul Nicolaïevitch (Moscou 1859-Aix-les-Bains 1943); historien et homme politique russe.

Milioukov, Paul Nicolaïevitch (Moscou 1859-Aix-les-Bains 1943); historien et homme politique russe.

Brillant élève de l'historien russe Kloutchevsky, M.. jeune maître de conférences à l'université de Moscou, entre en 1884 en conflit ouvert avec le gouvernement, ce qui l'oblige à séjourner à l'étranger pendant deux décennies. En Europe et aux États-Unis, il continue d'entreprendre ses recherches historiques et de donner des conférences, ce qui en fait l'un des grands historiens russes du XIXe siècle. A son retour en Russie, il fait partie en 1905 du groupe fondateur du parti libéral des « démocrates constitutionnels », plus connus sous l'abréviation de « K.D. » ou de « Cadets ». M. est leur porte-parole à la Douma à partir de 1907. Il prend position sur les questions de politique étrangère ; il interpelle les ministres dont il exige la responsabilité devant la Chambre. Comme en témoigne son discours de novembre 1916, il sait faire preuve d'une grande sévérité. Après la révolution de février 1917, il tente néanmoins, en collaboration avec le chef du parti des « octobristes », A.J. Goutchkov, de maintenir la forme monarchique de l'État russe. M. est ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement provisoire formé en mars 1917 et dirigé par Lvov. Il se prononce pour la poursuite de la guerre, la Russie ayant obtenu des garanties secrètes de la part des Alliés, mais sa politique soulève une si vive résistance dans les partis de gauche qu'il doit se retirer en mai 1917. Plus tard, M. vit en France où il réalise des études historiques {Histoire de Russie, 1933). Il a d'ailleurs eu plus de succès en histoire qu'en politique.

MILIOUKOV, Pavel Nikolaïévitch (Moscou, 1859-Aix-les-Bains, 1943). Historien et homme politique russe, il fut l'un des fondateurs du parti libéral des Cadets (KD) ou Parti constitutionnel-démocrate. Il devint après la révolution de Février 1917 et l'abdication de Nicolas II, ministre des Affaires étrangères (février-mai 1917), dans le gouvernement provisoire du prince Lvov, et décida la fidélité aux Alliés. Mais il démissionna sous la pression du soviet de Petrograd qui réclamait la paix immédiate. Il s'exila en France après la révolution d'Octobre 1917 où il écrivit notamment une Histoire de la seconde révolution russe. Voir Révolutions russes de 1917.