Michel AUDIARD
Michel AUDIARD
Né le 15 mai 1920 à Paris. Décédé le 28 juillet 1985 à Dourdan.
Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages (1968), Une veuve en or (1969), Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, elle cause (1969), Le Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques (1970), Le drapeau noir flotte sur la marmite (1971), Elle cause plus, elle flingue (1972), Vive la France (1973), Comment réussir dans la vie quand on est con et pleurnichard (1973), Bons baisers à lundi (1974). Scénariste, il a longtemps été la bête noire des critiques, pour ses dialogues frappés au sceau d’une robuste vulgarité, que ne démentirent pas ses comédies lourdement «franchouillardes» où le drapeau noir de la connerie flotte haut sur la marmite aux navets. Pourtant, ses amis l’aimaient bien ; Jeanson, si l’on y réfléchit, a fait pire; et surtout, ce n’était peut-être là qu’un masque, dissimulant — qui l’eût cru? — une réelle sensibilité. En témoignent deux des derniers films auxquels il a participé, Garde à vue et Mortelle randonnée, de Claude Miller, dont le texte incisif nous change des rodomontades mijotées sur mesure pour Gabin ou Belmondo; et surtout ses romans, d’une retenue et d’une pudeur admirables, notamment La Nuit, le jour et toutes les autres nuits (Denoël, 1979), où il prouvait que sous la gangue célinienne se nichait un cœur d’or. Audiard n’était-il pas lui-même conscient de ce double jeu quand il déclarait: «Les choses cinématographiques n’ont aucun sens. Et les choses de la vie, en ont-elles?» Que dire de ses réalisations? À l’en croire, une seule mériterait quelque indulgence, les Canards sauvages: «C’était ma façon de voir, dit-il, et il n’y a que moi qui pouvais le tourner.» Et il ajoute: «Dès Le Cri du cormoran, je me suis planté. Les autres, c’étaient des commandes imbéciles.» N’allons pas contre cette lucidité, plutôt rare après tout dans une profession où l’autosatisfaction est de mise. Faisons tout de même une exception pour Vive la France, un film de montage non dénué d'une certaine verve, à mi-chemin du Père Duchêne et du Chagrin et la pitié. Ironie du sort ou justice immanente: cet effort d’Audiard pour se dégager de son image de marque se solda par un rude échec commercial. Les spectateurs de cinéma seraient-ils vraiment des connards sauvages?
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