MEYERSON Emile
MEYERSON Emile. Philosophe polonais d’expression française. Né à Lublin (Pologne) le 12 février 1859, mort à Paris le 2 décembre 1933. Ayant quitté son pays natal alors qu’il était encore enfant, c’est en Allemagne qu’il fit ses études, d’abord exclusivement dirigées vers les sciences. Fixé en France à partir de 1882, Meyerson fut pendant quelque temps attaché au laboratoire de Schutzenberger au Collège de France; puis, ayant découvert un procédé de fabrication de l’indigo synthétique, il tenta de l’exploiter dans une usine qu’il fonda à Argenteuil. Par la suite, il vécut pendant longtemps de ses fonctions de rédacteur de politique étrangère à l’Agence Havas, poste dans lequel il était servi par sa remarquable connaissance de presque toutes les langues européennes. Meyerson était d’ailleurs un esprit vraiment universel, à la culture encyclopédique : ses premières œuvres ne furent que de petits mémoires concernant diverses questions de chimie, mais, à partir de 1890, avec une intense curiosité et un goût de l’activité intellectuelle désintéressée, il commença à s’intéresser au domaine philosophique, en particulier à la philosophie des sciences. Il attendit cependant près de vingt ans pour donner le résultat de ses méditations, dans son ouvrage intitulé Identité et réalité (1907), dans lequel il se livrait à une forte critique du positivisme en restaurant, au nom même de la science, la primauté de la réalité « en soi ». D’autres ouvrages vinrent ensuite compléter cette étude fondamentale : De l’explication dans les sciences (1921), La Déduction relativiste (1925), Le Cheminement de la pensée (1931).