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METHODE (la), docteur J.M. Guillerey

METHODE (la). Le docteur J.M. Guillerey, neuropsychiatre suisse, a mis au point une technique d’imagerie mentale dont il fit les premières expérimentations dès 1925 à l’hôpital psychiatrique de Cery (près de Lausanne). Il préférait n’en parler que sous le terme de « La méthode », et celle-ci se présente comme un yoga d’exercices mentaux permettant la mise en jeu de l’énergie créatrice de l’homme (cf. théories de Bergson) par la libération des représentation kinesthésiques et la mobilisation des images mentales (visuelles, olfactives, auditives) du sujet sous le contrôle d’une symbolique de l’espace imaginaire, fondée avant tout sur des axes directionnels. Les travaux de Janet semblent avoir été à l’origine de ses premières recherches que les théories de Vittoz, de Jung, de Desoille et de Baudouin lui permirent de mieux élaborer en précisant mieux et sa technique et sa pensée dans ce qu’elles ont de commun ou d’original par rapport aux principales méthodes dites psychanalytiques et aux travaux plus anciens des Yogas orientaux, ou des exercices spirituels d’Ignace de Loyola. Des associations libres ou des interprétations théoriques analytiques peuvent ou non être associées, mais dans « La méthode » l’analyse reste toujours secondaire par rapport à l’approche directe de l’inconscient que permet l’image au travers d’une expression qui s’accepte symbolique. Le développement de la cure se fera en laissant entièrement libre le déroulement des séances et l’exploration de l’imaginaire. Le contrôle fondamental par le praticien consiste à amener le sujet à sentir son Moi corporel illusionnel dans l’image et à progresser dans l’espace imaginaire par référence à une direction : le déplacement dans le plan et en avant d’où le terme de rêverie dirigée, sous lequel Guillerey désignera sa méthode vers les années 40, exprimant ainsi ce déplacement du Moi corporel illusionnel en fonction d’un axe directionnel fondamental et non sous une quelconque intervention du praticien « dirigeant » la séance comme dans telle autre technique qui, pour cette raison, se définira ultérieurement par le même terme « dirigé » (pris dans un sens différent et opposé). L’effet thérapeutique obtenu dans cette exploration libre de l’imaginaire semble directement en relation avec l’effort personnel demandé au sujet et favorisant une synthèse de son Moi au-delà des conflits inconscients successivement exprimés et modifiés par cette démarche même. L’effort créateur de l’imagination unifiant dans un mouvement dynamique, libre et personnel, les différentes instances conscientes et inconscientes de l’être humain, et permettant au-delà d’une mise en question de soi-même, d’atteindre une unité intérieure, est l’aspect fondamental de « La méthode » de Guillerey.

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