MÉROVINGIENS
MÉROVINGIENS
• De Mérovée (448) à Childéric III (751)
La dynastie tire son nom de Mérovée, un obscur roi franc, peut-être légendaire, et ancêtre de Clovis Ier. Même si Childéric Ier en est considéré comme le fondateur, c’est Clovis, son fils, qui lui a donné son impulsion en constituant un royaume. Sous les Mérovingiens, le pouvoir absolu du roi n’est pas limité légalement, mais seulement par les risques de désordres et la sanction de Dieu - un peu hypothétique toutefois -ou de ses saints - dont le rôle est plus évident (saint Remi, saint Eloi, saint Cloud - ou Clodoald). Une des caractéristiques de cette période réside dans la qualité du travail des métaux. Il consiste à juxtaposer des métaux de résistances différentes au terme d’un subtil travail de forge. Ainsi sont obtenues francisques, haches de jet à double tranchant qui sont les armes traditionnelles des guerriers mérovingiens. L’orfèvrerie est importante aussi, tant pour la vaisselle d’église et les châsses que pour les bijoux, la rareté des métaux précieux ayant induit une technique nouvelle où l’or et l’argent sont battus en feuilles minces ou étirés en fils. Si l’on connaît de l’architecture mérovingienne quelques fragments d’églises, surtout élevées avec les restes des anciens temples païens, si l’on sait que beaucoup de soin a été porté à restaurer et améliorer les fortifications mises en place par les Gallo-Romains autour des cités, les matériaux légers tels le bois, le pisé, le chaume et la paille enduite d’argile ont presque exclusivement été utilisés pour l’habitat rural, ce qui explique que rien n’en subsiste. Malgré la survivance très localisée de quelques patois gaulois, malgré l’introduction - sur une très faible échelle - de la langue franque, le latin demeure une langue vivante et en pleine évolution, parlée par l’ensemble de la population (sous une autre forme) et par les rois eux-mêmes. C’est d’ailleurs la langue utilisée par l'écrivain le plus connu de l’époque mérovingienne, Grégoire de Tours (mort en 594), auteur d’une très précieuse Histoire des Francs, comme par Sidoine Apollinaire et le poète Venance Fortunat (mort vers 600). A la mort de Clovis Ier, le royaume se trouve une première fois partagé entre ses quatre héritiers. Il y a alors le royaume de Metz, celui d’Orléans, celui de Soissons et celui de Paris. Ainsi, dans une vision chronologique, plusieurs rois régnent en même temps. Après le succès de Clotaire Ier dans la réunification du royaume, ses fils vont à nouveau le fractionner, de façon plus durable cette fois, et il faudra parler dans l’immédiat de quatre, puis, très vite, de trois rois, chacun se trouvant maître d’un royaume distinct dont l’ensemble recouvre un territoire légèrement plus vaste que la France actuelle. La partie la plus au nord, qui s’étend entre Meuse et Rhin, englobant aussi la Champagne, et va jusqu’aux Vosges, a pour nom l’Austrasie. La Bourgogne, outre la Loire supérieure, englobe les régions qu’arrosent la Saône et le Rhône. Enfin, la Neustrie rassemble autour de l’Ile-de-France les terres situées entre l’Escaut et, au sud, la Loire et même la Garonne. Cette partie ouest de l’empire franc, très fortement romanisée, s’opposera naturellement et fortement à l’Austrasie. beaucoup plus germanique.
Contrairement à d autres civilisations de l'époque, la Gaule n'a pas de système monarchique stable unifiant les différents peuples qui la composent. Un seul nom s'est distingué : celui de Vercingétorix, le chef arverne défait par César. La Gaule passe ensuite sous administration romaine et connaît une longue période de stabilité et de progrès. La fin de l'Empire romain d'Occident correspond au déferlement des invasions « barbares », celles des Wisigoths et des Huns notamment. C'est aussi à cette époque qu'émergent les premiers noms de rois. À mesure que l'Empire romain se désagrège, les Francs s'imposent dans les territoires qui constituent la France actuelle. Au ive siècle, la royauté qu'exercent les Mérovingiens n'est qu'une dignité accordée par les Romains aux généraux étrangers qui gardent les frontières de l'empire. Mais avec Clovis, ce titre, porté par d'autres rois francs, s'étend à toute la Gaule et les rois mérovingiens tendent à s'affranchir de la tutelle romaine. Si Clovis fait œuvre unificatrice, la coutume du partage du royaume entre les héritiers empêchera la constitution d'un domaine royal stable et unifié. Par intermittence, certains rois comme Clotaire Ier et Dagobert Ier réussissent à affermir et à reconstituer le domaine royal mais ces succès ne s'inscrivent pas dans la durée. Les derniers Mérovingiens sont restés dans l'histoire comme les « rois fainéants » : ils possèdent encore le titre royal mais sont dépourvus de tout pouvoir effectif.
MÉROVINGIENS. Nom donné à la première dynastie des rois francs formée par les descendants de Mérovée, roi mythique (d'où son nom). Les Mérovingiens régnèrent du Ve au VIIIe siècle et constituèrent la première dynastie royale de la France. Après le règne de Clovis qui fut le véritable fondateur du royaume franc, ses successeurs considérèrent, selon la tradition germanique, le pays comme un héritage familial. Ils se disputèrent son partage à chaque succession provoquant sa division et l'affaiblissement de l'autorité de ses rois. Les quatre fils de Clovis s'attribuèrent une partie de l'État franc qui fut par la suite divisé en quatre unités territoriales : l'Aus-trasie (ou Francie de l'Est), la Neustrie (ou Francie de l'Ouest), l'Aquitaine et la Bourgogne, c'est-à-dire l'ancien royaume des Burgondes. Après les règnes de Clotaire Ier, Clotaire II et Dagobert qui rétablirent l'unité du royaume, la dynastie déclina. Les rois francs, appelés les rois fainéants (fin viie-viiie siècle) furent tous des rois faibles et le pouvoir passa aux maires du palais. En 751, Pépin le Bref déposa le dernier roi mérovingien et fonda la dynastie des Carolingiens. La période mérovingienne fut marquée par la puissance de l'aristocratie composée de riches propriétaires fonciers. Sa fortune s'accrut sans cesse car le roi rémunérait les services rendus en biens tirés de son trésor ou en terres prises sur son domaine personnel. Quant à la vie économique, elle devint avant tout agricole et s'organisa dans le cadre de la villa, grande ferme entourée de terres cultivées et de forêts de chasse. Les villes déclinèrent ainsi que le commerce et l'industrie. L'histoire des Francs à l'époque mérovingienne est notamment connue à travers les récits de Grégoire de Tours.