MERCANTILISME
Doctrine qui inspira la politique économique des États de l'Europe occidentale depuis le XVIe s. jusqu'au début du XVIIIe s. Elle se développa dans le contexte de deux événements essentiels : a) l'établissement définitif de grands États nationaux à tendance absolutiste et pratiquant une politique de force (France, Angleterre, Espagne) ; b) l'afflux des métaux précieux consécutif aux grandes découvertes maritimes, dans une Europe jusqu'alors gênée dans son développement économique par la rareté de numéraire. L'idée essentielle du mercantilisme est que la seule richesse authentique consiste dans ce numéraire (or et métaux précieux) ; on affirme en même temps que la masse des richesses est fixe, que l'un ne peut pas gagner sans que l'autre perde.
Le principal objectif du mercantilisme sera donc d'augmenter le stock monétaire, et l'État, pour y parvenir, emploiera une politique dirigiste souvent envahissante au service exclusif des grands intérêts nationaux. Le problème consistait à faciliter l'entrée du numéraire et à empêcher sa sortie. Il fut résolu d'une manière différente selon les États. Le bullionisme (du mot anglais bullion, lingot d'or ou d'argent), forme la plus simple du mercantilisme, fut pratiqué en Espagne : il consistait tout simplement à prohiber l'exportation des métaux précieux qui arrivaient en abondance des colonies d'Amérique. Pour les marchandises, elle pratiqua le système de la « balance des contrats » obligeant les exportateurs espagnols de marchandises à rapatrier en Espagne le montant de leurs ventes et les étrangers à n'emporter que des produits espagnols en échange de leur négoce. En France, le mercantilisme, dont les principaux théoriciens furent Bodin, Laffemas, Montchrétien, prit la forme de l'industrialisme, qui connut son apogée sous Colbert (v.). Pour obtenir une balance favorable, l'État s'efforça de développer les ventes de produits industriels à l'étranger. Le commercialisme anglais obéissait aux mêmes principes, mais il mettait l'accent sur le développement de la navigation.
À la longue, un système qui voulait produire beaucoup et consommer peu, vendre beaucoup et acheter peu, qui érigeait en principe un antagonisme irrémédiable entre les États, se condamnait lui-même à disparaître. Toutefois, en permettant une accumulation et une concentration de capitaux sans précédent, en assurant aux États coloniaux des marchés privilégiés, le mercantilisme donna les ressources indispensables à l'exploitation des grandes découvertes technologiques du XVIIIe s. : il prépara donc la révolution industrielle et l'ère du capitalisme.
MERCANTILISME. Doctrine qui inspira, entre le XVIe et le début du XVIIIe siècle, la politique économique des États de l'Europe occidentale. La formation de grands États nationaux (Espagne, France, Angleterre) à tendance absolutiste et l'afflux des métaux précieux en Europe après les Grandes Découvertes favorisèrent cette politique. L'idée principale du mercantilisme affirmait que la puissance d'une nation résidait dans la quantité de métaux précieux qu'elle détenait. Son objectif était donc d'augmenter le stock monétaire, l'État, pour y parvenir, devant pratiquer une politique dirigiste souvent très contraignante. En Espagne, on appliqua la forme la plus simple du mercantilisme appelée « bullionisme » (du mot anglais bullion : lingot d'or ou d'argent) : la sortie d'or et d'argent était interdite, les exportateurs espagnols devaient rapatrier sous forme de numéraire le montant de leurs ventes, et les importateurs étrangers devaient se faire payer en marchandises espagnoles. En France, le mercantilisme prit la forme de l'« industrialisme » et connut son apogée sous Colbert. En Angleterre il mettait l'accent sur le développement de la navigation (Acte de Navigation, 1651). Un aspect fondamental du système se retrouvait néanmoins dans les trois pays : le système de l'exclusif qui assurait à la métropole le monopole du commerce avec ses colonies. Le mercantilisme fut progressivement abandonné car il avait présenté de graves inconvénients. L'agriculture avait été sensiblement sacrifiée, les colonies exploitées et les guerres encouragées par les excès des protectionnismes.