Ménélik II (Ankober 1844- Addis-Abeba 1913)
Ménélik II (Ankober 1844- Addis-Abeba 1913) ; empereur d'Éthiopie [1889-1913]. L'empereur d'Éthiopie (son véritable titre est Négus Ngesti, ce qui signifie le roi des rois) porte le nom de M., fils légendaire du roi biblique Salomon et de la reine de Saba qui aurait fondé l'État éthiopien. M., fils du ras (chef) du Choa, introduit son pays à la modernité et il est le seul souverain africain qui résiste victorieusement à l'impérialisme colonial européen de l'époque. M. fonde en 1887 la nouvelle capitale Addis-Abeba. Il étend rapidement son autorité et ceint la couronne impériale, après que l'empereur Jean IV a succombé en 1889 lors d'une bataille contre les armées soudanaises du Mahdi (Mohammed Ahmed). La même année, M., par le traité d'Ucciali avec l'Italie, confie à celle-ci sa représentation diplomatique à l'étranger et lui cède Massaoua. Rédigé en italien, ce traité apparaît comme la reconnaissance d'un protectorat romain sur l'Éthiopie. M. se réfère, quant à lui, au texte éthiopien qui n'évoque pas ce sujet, et il établit des relations avec d'autres nations européennes, notamment la France et la Russie. En même temps, il étend sa domination dans toutes les directions, jusqu'aux frontières actuelles de l'Éthiopie. En 1895, il se produit un affrontement militaire avec l'Italie qui occupe l'Érythrée et une partie de la Somalie. La victoire de M. à Adoua (près de l'ancienne métropole d'Axoum) le 1er mars 1896 sauve l'indépendance de son Empire et lui garantit une reconnaissance internationale. M. modernise son pays en interdisant l'esclavage et en développant le réseau postal, le système scolaire et le commerce avec l'Europe. Mais les désordres et les carences reprennent de l'ampleur sous son règne. M. se retire en 1909. En 1917, les Européens imposent Tafari comme régent. C'est seulement lorsque celui-ci, négus depuis 1928, s'empare de la couronne impériale en 1930 sous le nom d'Haïlé Sélassié Ier, qu'un pouvoir central fort est restauré en Ethiopie.