MÉNADES, MÉNÉLAS, MÉNESTHÉE, MÉNOECÉE, MÉROPE
- MÉNADES. Ce mot, qui signifie, au pluriel, « les Furieuses », désigne les Bacchantes. En effet, celles-ci étaient la proie d'une sorte de folie forcenée lorsqu'elles célébraient les mystères de Dionysos.
- MÉNÉLAS. Comme son frère Aga-memnon, ce fils d'Atrée fut mêlé au conflit qui opposait son père à Thyeste. Lorsque les circonstances attribuèrent à ce dernier le trône d'Atrée, il se réfugia à la cour du roi Tyndare de Sparte, qui avait une fille d'une grande beauté, Hélène. Ménélas s'en éprit et l'épousa. Tandis qu'Agamemnon réussissait à reprendre le trône d'Argos, il s'installa sur celui de Sparte que lui avait légué son beau-père en mourant. Il devait vivre heureux avec Hélène, qui Iui donna de nombreux enfants, jusqu'au jour où Pâris, fils de Priam, roi de Troie, de passage à Sparte, vint le trouver. Ménélas le reçut avec bienveillance, puis dut partir pour offrir un sacrifice. En son absence, Pâris séduisit Hélène, l'enleva et, avec elle, gagna Troie. Apprenant la fuite de son épouse, Ménélas convoqua tous les anciens prétendants d'Hélène pour tirer une vengeance exemplaire de cet affront. Ménélas et Ulysse furent envoyés en ambassade à Troie pour réclamer pacifiquement la restitution d'Hélène. Mais devant le refus des ravisseurs, ils se préparèrent à la guerre. La plus grande partie des États grecs manifesta sa solidarité et mit sur pied une armée commune. Pendant la guerre de Troie, qui devait durer dix ans, Ménélas tua de nombreux troyens, et Pâris aurait péri sous ses coups si Aphrodite ne l'eût protégé. A la mort de Pâris, Hélène, ayant épousé Déiphobos, ce fut vers la maison de ce Troyen que Ménélas se dirigea lorsqu'il put mettre la ville à feu et à sang. Déiphobos périt de sa main. La rencontre d’Hélène et de Ménélas, après tant d'années d’absence, fut dramatique. Mais, ébloui par sa beauté, le héros pardonna à sa jeune femme, et la réconciliation entre les époux fut totale. Après un voyage de retour mouvementé, qui dura huit ans, parce que Ménélas dans sa joie avait négligé de sacrifier aux dieux, il vécut à Sparte longtemps encore avec son épouse, au milieu de la prospérité et du bonheur. A sa mort, il fut transporté par les dieux jusqu’aux lointaines contrées de la félicité éternelle, les champs Élysées.
- MÉNESTHÉE. Banni du royaume d’Athènes, Pétéos, petit-fils d’ Érech-thée, eut un fils, Ménesthée. Pendant l’absence de Thésée, qui était descendu aux Enfers, les Dioscures envahirent I ’Attique et cherchèrent un roi. On rappela alors Ménesthée d’exil, et il monta sur le trône d’Athènes. Comme prétendant d’Hélène, il conduisit un contingent athénien à la guerre de Troie, où il se distingua par son art consommé de la tactique militaire. Après la prise de la cité, Ménesthée, selon une version de la légende, ne revint pas à Athènes, mais s'établit à Mélos, dont il devint le roi. Une autre version affirme qu’a-près le retour de Thésée à Athènes, Ménesthée alla finir ses jours à Scyros.
- MÉNIPPÉ. Cette fille d’Orion n’hésita pas, avec sa sœur Métioché, à se sacrifier afin d’apaiser les dieux qui avaient envoyé une peste sur le pays d’Orchomène. Destinées à être Iivrées aux puissances infernales, leur courage et leur abnégation émurent les dieux, qui les transformèrent en astres. Elles prirent alors, dans la légende, le nom de Coronides.
- MÉNOECÉE. 1 ° Petit-fils de Penthée, père de Jocaste et de Créon, Ménoecée se jeta du haut des murs de Thèbes pour tenter de mettre fin à la peste qui ravageait la ville en punition de l’inceste commis par Œdipe. 2° Petit-fils du précédent et fils de Créon, il accomplit, en se suicidant, le même geste que son aïeul, afin de s’attirer la faveur d’Arès, dieu de la Guerre, au cours de la lutte qui opposait Thèbes aux Sept Chefs. Ces derniers furent en effet repoussés et six d’entre eux tués.
- MENTOR. Fils d’Alcimos d’lthaque, Mentor sut mériter l’amitié d’Ulysse, qui, à son départ pour Troie, lui confia la gérance de ses biens et de ses terres, et l’éducation de Télémaque. Dans /’Odyssée, Athéna apparaît plusieurs fois sous les traits de Mentor pour protéger et instruire Ulysse et son fils. Le proverbe s’est emparé, par la suite, de ce nom.
- MERCURE. Après l’hellénisation des dieux romains, Mercure . fut confondu avec l’Hermès des Grecs, dont il prit les attributs et les légendes. Toutefois, le caractère primitif de Mercure est avant tout marqué par son nom même, qui n’est pas sans rapport avec merx (« marchandise ») et mercari (« trafiquer »). A l’origine, il est donc, vraisemblablement, une divinité du Négoce. Cependant, aucune légende romaine ne se rattache à lui; il apparaît seulement dans /’Amphitryon de Plaute et joue le rôle d’entremetteur au service des aventures amoureuses de Jupiter. Enfin, les Romains lui accordent parfois la paternité des dieux Lares, protecteurs des chemins, et d’ Évandre, fondateur d’une cité arcadienne au pied du mont Palatin.
- MÉROPE. 1° Fille du roi Cypselos, Mérope avait épousé un des Héra-clides, Cresphontès, roi de Messénie; mais celui-ci fut tué, lui et ses fils, par un autre Héraclide, Polyphontès, qui s’appropria le royaume et força Mérope à l’épouser. Cependant, la jeune femme avait réussi à sauver un de ses fils, Æpytos, et à l’éloigner. Polyphontès le sut et fit tout son possible pour retrouver l’enfant et le tuer, afin de ne pas être plus tard détrôné par cet héritier légitime. Un jour, Æpytos, qui avait atteint l’âge d’homme, vint à la cour du roi usurpateur sous le nom de Téléphontès et prétendit qu’il avait tué Æpytos. Polyphontès méfiant le garda à sa cour afin de vérifier ses dires, tandis que Méropê, qui avait appris que son fils avait disparu, était persuadée que l’étranger avait dit vrai. Une nuit, elle s’introduisit dans la chambre du faux Téléphontès pour le tuer, mais elle apprit, au dernier moment, d’un serviteur que ce Téléphontès n’était autre que son fils. Alors Mérope, en plein accord avec Æpytos, joua la comédie de la mère éplorée qui vient de perdre son fils et qui se soumet à son sort. Polyphontès félicita donc le faux Téléphontès et lui demanda de présider un sacrifice. Se servant du poignard , du sacrificateur Téléphontès, Æpytos assassina son beau-père et se fit reconnaître comme roi.
2° Cette Pléiade du même nom, qui fut la seule à ne pas épouser un dieu mais un mortel, Sisyphe, donna le jour à un fils, Glaucos, père de Bellérophon. Honteuse de cette union, elle refusa de briller dans le ciel, lorsqu’elle fut métamorphosée par Zeus en astre : elle y est, en effet, la moins éclatante des étoiles. 3 ° On connaît une autre Mérope, fille du roi Œnopion.