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MEMOIRE

Gén. Conscience présente d'une expérience passée.
Phi. Pour qu'il y ait souvenir de quelque chose, il faut qu'une chose ait été d'abord perçue dans le passé de sorte que cette perception se soit conservée sans s'effacer sous la forme d'une trace mnésique. Toutefois, il ne suffit pas que cette trace soit réactivée pour qu'il y ait souvenir; il faut encore que l'âme ne prenne pas cette réactivation pour une première impression ou perception neuve, mais reconnaisse dans l'impression présente le souvenir d'une impression passée. Descartes distingue ainsi la réminiscence, comme souvenir d'une perception ancienne non reconnue comme telle et que la conscience prend pour une création originale, de la mémoire, comme conscience réfléchie du souvenir. Cette distinction recoupe celle de la conscience spontanée et de la conscience réfléchie.

MÉMOIRE. (comme nom masculin) 1° Au singulier (mais susceptible d'être employé au pluriel) : écrit récapitulatif qui fait le point sur une question juridique, financière ou scientifique. Il peut s'agir d'un relevé de faits, d'une synthèse destinée à une communication ou à un exposé, d'un inventaire financier, d'un relevé d'arguments juridiques.
2° Au pluriel (avec une majuscule, toujours au masculin), on nomme Mémoires le récit d'événements historiques dont l'auteur a été témoin ou auxquels il a participé. Le chroniqueur français Commynes, par exemple, a écrit des "Mémoires sur les règnes de Louis XI et de Charles VIII". Souvent, ce type d'ouvrage comporte la relation d'épisodes concernant l'auteur lui-même, celui-ci ayant la conviction que son époque et son existence (ou ses réactions aux événements de son temps) s'éclairent mutuellement. Ainsi, dans ses "Mémoires d'Outre-tombe", Chateaubriand fait l'histoire de son destin personnel en ce qu'il lui semble révélateur de l'évolution sociale et politique de son temps. Lorsque l'auteur n'a que la prétention de se raconter lui-même, sans éclairer l'histoire, il écrit une autobiographie ou des confessions.


L'auteur de Mémoires s'appelle mémorialiste.

La mémoire est la faculté de se rappeler le passé, elle comporte plusieurs degrés. D'abord, la mémoire immédiate qui enregistre momentanément les informations significatives. Elle est fugitive et son contenu s'élimine rapidement s'il n'est pas travaillé par une contention renouvelée de l'esprit ou une captation inconsciente. Ensuite, la mémoire moyenne qui garde la trace de ce dont nous avons besoin d'un point de vue pratique. Enfin, la mémoire profonde qui détermine notre identité et nous construit sur un plan affectif.
La nature de la mémoire est problématique dans son rapport au corps, parce qu'on peut être tenté de la réduire à un pur mécanisme cérébral en adoptant ainsi un point de vue matérialiste (les souvenirs se conservent comme des photos dans une boîte et une lésion neurologique a pour effet de les détruire). C'est surtout Henri Bergson qui s'efforcera de penser la mémoire comme étant la conscience même et non une des fonctions matérielles du cerveau. Celui-ci n'est que l'organe de l'action et de la sélection de ce qui est utile et selon Bergson, en cas d'atteinte de l'une des zones cérébrales de la mémoire, c'est seulement cette fonction qui est lésée et non la mémoire elle-même. Il se fonde sur l'observation de certaines pathologies pour étayer son argumentation : lorsque le cerveau ne peut plus réactiver les souvenirs utiles, c'est l'amnésie, et quand il ne parvient plus à opérer une sélection, c'est l'hypermnésie. Mais dans les deux cas, la mémoire ne disparaît pas avec l'atteinte cérébrale, il lui manque simplement la fonction organique qui lui permet de se déployer normalement.
Pour terminer, il faut évoquer le statut paradoxal de l'oubli. Souvent posé comme une imperfection ou un manque, il est pourtant aussi la condition même de la mémoire puisque pour se souvenir, il faut être en mesure d'oublier. Une mémoire totale, intégrale et sans porosité donnerait lieu à une paralysie de la pensée.

MEMOIRE PURE (mémoire-souvenir)

Bergson distingue la mémoire pure pu mémoire-souvenir de la mémoire-habitude. Cette distinction se vérifie dans le cas de l'apprentissage d'une leçon. J'apprends par coeur en relisant ma leçon et la répétition des lectures produit une habitude résultant d'une mémoire intelligente car sélective, oublieuse de l'accidentel pour ne retenir que l'essentiel, et tout entière tournée vers les impératifs d'efficacité de l'action : je dois savoir pour demain ma leçon comme je la sais aujourd'hui. Pourtant, si je me ressouviens de chacun des moments qui ont été nécessaires à son acquisition, ils m'apparaissent singuliers, doués d'une qualité propre. Ils constituent autant de moments uniques de mon histoire car ils représentent, avec leurs circonstances particulières, des événements qui n'ont pas le caractère d'une habitude par incapacité à pouvoir se répéter. Cette dimension proprement qualitative du passé que je découvre par le souvenir est révélation de ce qu'est la durée vécue que je suis, ou mémoire pure.

Mémoire: On distingue en général la mémoire volontaire de la mémoire involontaire. J'utilise ma mémoire volontaire lorsque je m'efforce volontairement de penser à un souvenir du passé. Par contre, il est des souvenirs oubliés qui resurgissent inopinément, parce qu'une sensation me les rappelle. Le fameux épisode de la madeleine de Proust — le goût d'une madeleine trempée dans le thé fait ressurgir, dans la mémoire du narrateur, le souvenir d'un autre moment où il avait eu le même goût dans la bouche —est un exemple célèbre de mémoire involontaire.

Mémoire: L'on distingue habituellement la mémoire élémentaire ou sensori-motrice et la mémoire supérieure. La première est régie par l'habitude, elle permet l'apprentissage de l'action, et est commune aux hommes et aux animaux. La seconde est la mémoire proprement dite, capacité de se remémorer le passé, et n'appartient qu'à l'homme.

 

MEMOIRE. Faculté de fixer des événements et de les évoquer par le souvenir.


La psychologie classique décrit différents degrés de cette faculté. La répétition mécanique se retrouve chez les êtres inférieurs. L’habitude reste encore passive et automatique. Dans la mémoire associative, on constate une participation de la personnalité avec choix parmi différentes associations possibles. La mémoire évocative utilise un processus de sélection volontaire dicté par la situation présente. La mémoire réfléchie ou réflexive, modalité la plus élevée de la fonction mnésique, utilise les variétés que nous venons de citer, dans un but créateur.
Avec le professeur J. Delay, on peut distinguer trois niveaux de la fonction mnésique : la mémoire sensorimotrice, commune aux animaux et à l’homme, la mémoire autistique qui résulte des données de l’inconscient et la mémoire sociale qui implique des données sociales du temps.
Avec la notion d’une mémoire affective, nous nous rapprochons des conceptions de la psychologie des profondeurs. Adler considère les souvenirs les plus anciens que nous racontent les sujets comme étant de grande valeur pour la compréhension de leur style de vie. Grâce à la force créatrice de l’être, ces événements interviennent de façon active dans la formation de la personnalité, dans l’élaboration du style de vie. D’autre part, c’est la ligne directrice, la finalité qui impose ses exigences à la fonction de la mémoire qui s’incline (Nietzsche) devant l’orgueil, devant les besoins de la valorisation personnelle. L’évocation consciente dans la vie éveillée, comme l’apparition du souvenir pendant la vie du sommeil, obéissent aux exigences de la finalité personnelle. Si certains troubles de la mémoire sont dus à des atteintes organiques du cerveau (par vieillissement, par déficiences de la circulation cérébrale), d’autres sont en rapport avec la personnalité et ses structures inconscientes. Le travail de la fonction mnésique consiste à intégrer des impressions. Mais suivant le cas envisagé la mémoire peut intégrer une impression dans sa totalité ou partiellement. L’amnésie hystérique est un exemple d’un trouble psychogène de la mémoire.




[…] un intérêt à l’intérieur de la famille, de la tribu », mais ils ne sont pas « objet de mémoire » et ne peuvent pas en conséquence être susceptibles d’une narration historique. Pour […]

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