Mehdi CHAREF

Né en 1951 en Algérie. Le Thé au harem d’Archimède (1984), Miss Mona (1987), Camomille, 1988. Ancien ouvrier, puis écrivain, Mehdi Charef voit son premier roman Le Thé au harem d’Archi Ahmed (Mercure de France, 1983) retenu par Costa-Gavras qui veut le porter à l’écran. Mais celui-ci laisse finalement à Charef la réalisation de cette chronique douce-amère d’un grand ensemble de la banlieue parisienne saisie à partir de l’existence de Pat et Madjid, jeunes chômeurs et délinquants mineurs qui trouveront la prison au terme d’une escapade à Deauville. Fortement autobiographique, le film est chaleureux, habile, original dans sa manière d’aborder le phénomène du racisme et le mal de vivre d’une jeunesse sans illusion. On retrouve dans Miss Mona le même regard humaniste posé cette fois sur un vieux travesti (étonnant Jean Carmet) et sur son amitié pour un immigré sans travail. Mais misérabilisme psychologique et milieux sordides chargent un peu le tableau, encore alourdi par quelques éléments franchement ridicules.

— Entretien par Olivier Dazat, Cinématographe, n° 112, juillet 1985.